Un apport de 6 millions m3 aidera à répondre aux besoins des habitants et limitera les restrictions. La saison estivale à Oran a été difficile, entre canicule et épidémie de coronavirus. Un autre facteur a "empoisonné" le quotidien des Oranais, en l'occurrence les coupures de l'eau potable qui sont intervenues à maintes reprises dans différents quartiers de la ville d'Oran ou des communes rurales. Une situation qui a pris des proportions importantes dans la zone ouest d'Oran, avec l'indisponibilité de l'eau potable durant plusieurs jours d'affilée, imposant un retour en force du jerrican dans les foyers. À la Seor, la société de l'eau et de l'assainissement d'Oran, pointée du doigt par les abonnés, cette période a également été difficile avec des décisions à prendre, a affirmé M. Khodja Houari, directeur général adjoint, soulignant effectivement une situation difficile avec à l'origine une succession de problèmes, surtout pour l'ouest de la ville : "Il y a un mois, nous avons constaté un affaiblissement du dessalement de Chat El-Hillal, dans la wilaya de Aïn Témouchent, qui dessert la partie ouest d'Oran. Cela nous a amenés à devoir faire des opérations de maintenance pratiquement chaque jour, donc avec une réduction de production. Il y a aussi des parties où le réseau est vétuste et qui n'a pas été pris en charge lors de la période de la gestion déléguée avec la société espagnole." Il y a eu dans la foulée l'assèchement du cratère Dzioua, à Aïn Témouchent, pour cause de sécheresse à l'ouest du pays, alors qu'il servait à alimenter toujours la zone ouest d'Oran. Entre problèmes de maintenance et travaux de réhabilitation de certaines parties du réseau vétuste, la Seor a dû passer à des restrictions de distribution de l'eau et tenter de trouver des solutions alternatives pour combler le déficit de l'ordre de 25 000 m3. Mais aujourd'hui notre interlocuteur annonce une "bonne nouvelle" pour les abonnés d'Oran-Ouest, puisque la société a été autorisée à effectuer des prélèvements sur le barrage de Sekake, se trouvant à Tlemcen. Un apport de 6 millions m3 qui aidera à répondre aux besoins des habitants d'Oran-Ouest et à limiter les restrictions pour des quartiers comme Eckmühl, Bouamama et la daïra de Aïn El-Turck. Mais, à long terme, la question de la disponibilité de l'AEP à Oran-Ouest va se poser avec les nouveaux pôles d'habitations, soit des milliers de foyers supplémentaires qu'il faudra raccorder aux réseaux d'AEP. Une solution a été proposée aux pouvoirs publics, pour le long terme, en prenant en compte les données climatiques et les périodes de sécheresse plus longues : la réalisation d'une petite station de dessalement d'eau de mer à Cap-Blanc pour Oran-Ouest. Ou sinon dans les années à venir la question de l'eau se posera à nouveau pour les Oranais. À noter qu'à Mers El-Kebir, qui a vécu à maintes reprises des émeutes de l'eau cet été, ce sont des pannes et des problèmes de débit qui sont à l'origine des coupures de l'eau dans la partie haute de cette commune.