L'autre écueil que doivent désormais surmonter les responsables du parti est celui de son siège national. Après la tenue, en juillet dernier, de son congrès extraordinaire, le Front des forces socialistes a réussi le pari d'organiser, depuis hier, une session de son conseil national qui ne s'est pas réuni depuis le 25 janvier 2019. "Nous avons réussi à nous mettre dans une même salle", se félicite un cadre du parti. Au sein du FFS, cela fait plus de 19 mois que les différentes tendances du parti ne se sont pas rencontrées. Les chroniques des médias axaient surtout sur les dissensions internes, oubliant du coup que le parti politique était jadis une force de propositions. Cette crise, l'une des plus graves que le parti ait connues depuis 1989, a failli l'emporter. Sa cohésion était menacée par une guerre de positions qui a poussé une partie de sa direction à fuir le siège national. C'est donc avec cette peur que les membres du conseil national, convoqués par l'instance présidentielle, sont venus assister, hier matin, à la réunion du conseil national qui devait s'ouvrir à Chéraga, à Alger. La peur s'est installée d'autant qu'un groupe de militants, visiblement fidèles à Ali Laskri, qui perd toute influence sur le parti puisqu'il n'est plus membre du conseil national depuis sa démission de l'APN, a tenté de perturber les travaux. Les militants en question ont tenté de bloquer la tenue de la rencontre avec un seul argument ; leur absence devait provoquer l'absence du quorum. Le stratagème ne marche pas. Les rares "opposants" au processus actuel ont été vite mis en minorité. Vers midi, les travaux se déroulaient à huis clos, le plus normalement du monde. "Le plus important est qu'aujourd'hui, on a réussi à réunir toute la famille du FFS sous un même toit", se félicite Djamel Baloul, député et membre de la direction actuelle du parti. Pour le parlementaire de Bouira, il était important "de dépasser les querelles personnelles" pour "le bien du parti". Les discussions au sein du conseil national du FFS tournait essentiellement autour de la situation politique — le parti va réitérer son refus de cautionner le processus politique en cours et son refus d'adopter l'actuelle révision constitutionnelle. Cela sera inscrit dans la résolution politique qui va être rendue publique très probablement durant la matinée d'aujourd'hui. Sur le plan organique, les membres du conseil national devaient donner un cap pour la tenue, courant 2021, du congrès ordinaire qui dessinera, très probablement, les nouveaux contours du FFS. Les avis sont souvent unanimes d'ailleurs pour la suppression du présidium et son remplacement par un poste de président ou de secrétaire général. En attendant, les dirigeants du parti doivent également s'exprimer sur l'attitude à adopter par rapport au PAD (Pacte pour une alternative démocratique). C'est l'un des points qui provoquent des divergences au sein du parti. L'autre écueil, que doivent désormais surmonter les responsables du FFS, est celui du siège. L'éphémère premier secrétaire national Belkacem Benamar refuse toujours de restituer les clés du siège national du parti à la nouvelle équipe dirigeante. Pour éviter de se donner en spectacle, l'équipe dirigée par Youcef Aouchiche évite d'utiliser la force. Des démarches sont entreprises, afin de convaincre le maire de Naciria (Boumerdès) de rendre le siège du parti à la direction actuelle.