Onze hirakistes, sortis le 21 août dernier à Mostaganem dans une tentative de reprise des marches du vendredi, ont été présentés, hier, devant la justice pour attroupement non armé. À la barre, les accusés ont admis avoir marché sur le trottoir, dans le strict respect des mesures sanitaires. "Mais il n'y a pas eu d'attroupement. Nous portions des bavettes et marchions à distance les uns des autres en appelant à un Etat civil", a notamment témoigné l'une des trois femmes qui, plus tard, ont dénoncé leur placement en garde à vue dans une cellule avec des hommes. La procureure de la République a requis la peine d'une année de prison ferme contre les prévenus. Les trois avocats de la défense, qui ont plaidé la relaxe, ont articulé leurs interventions autour de trois axes principaux : la politisation du dossier, la violation des droits garantis par les lois algériennes et le non-respect des procédures d'interpellation par les services de police relevant de la sûreté de wilaya de Mostaganem. "Ces hommes et femmes ont participé aux marches de la Révolution depuis le 22 février et ont contribué aux changements que l'on sait. Et aujourd'hui, on veut leur signifier l'interdiction du Hirak parce qu'ils continuent de scander ‘Dawla madania machi askaria'?", s'est insurgé un avocat en dénonçant la politisation d'un dossier dont les accusations ne sont basées sur aucun élément de preuve tangible. Un autre avocat s'est élevé contre des arrestations arbitraires et la transgression des procédures d'interpellation par les membres de la police ce vendredi 21 août. "Il n'y a pas eu de sommations comme l'exige l'article 97 du code pénal, et les prévenus ont été violentés bien qu'ils n'aient représenté aucune menace pour autrui", a-t-il notamment souligné, en déplorant, lui aussi, la violation de droits protégés par la législation algérienne. Le verdict a été mis en délibéré et sera prononcé le 18 octobre prochain.