Le tribunal correctionnel de Mostaganem a prononcé, hier, la relaxe des 11 hirakistes jugés le 4 octobre dernier pour attroupement non armé. La représentante du parquet avait requis une année de prison ferme contre les accusés dont les avocats de la défense ont plaidé la relaxe en dénonçant la politisation du dossier. Les faits remontent au vendredi 21 août lorsque les hirakistes avaient tenté d'organiser une marche dans les rues de Mostaganem avant d'être immédiatement interpellés par les services de l'ordre. Les prévenus, dont trois femmes, ont nié l'accusation d'attroupement et souligné avoir respecté le protocole sanitaire de prévention contre le coronavirus. "Nous portions des bavettes et marchions à distance les uns des autres en appelant à un Etat civil", a notamment témoigné l'une des trois femmes qui dénoncera les conditions du placement en garde à vue dans les locaux de la police. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont déploré la politisation de ce genre de dossier et regretté la violation des droits garantis par les lois algériennes (liberté d'expression, d'opinion et de manifestation pacifiquement). "On veut interdire le Hirak à des hommes et à des femmes qui marchent depuis le 22 Février 2019 parce qu'ils continuent de scander ‘Dawla madania machi askaria'", s'est insurgé l'un des avocats en affirmant que les accusations ne sont basées sur aucune preuve tangible. La défense s'est également élevée contre le non-respect des procédures d'interpellation par les services de police de Mostaganem qui, a-t-elle affirmé, ont transgressé l'article 97 du code pénal — qui exige, notamment, la sommation — et recouru à une violence gratuite contre les des marcheurs inoffensifs.