Le directeur de l'EPH Mohamed-Seddik-Ben Yahia a confié que le stock des obus d'oxygène a atteint son minimum tout en indiquant que des efforts sont en cours pour le reconstituer. Avec 70 nouveaux cas, soit un record jamais atteint, enregistrés en 24 heures, lundi, selon les données du Pr Djamel Fourar de la cellule scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19, la situation épidémique à Jijel s'est encore aggravée. Elle ne cesse d'ailleurs de soulever des interrogations sur la situation réelle dans les hôpitaux dans un contexte où les réseaux sociaux s'enflamment pour décrire un état alarmant. Au début de cette semaine, un communiqué diffusé sur la page officielle de la wilaya a, toutefois, démenti toute rupture d'oxygène "qui est disponible et en quantité suffisante en plus des équipements médicaux requis". La même cellule souligne que les services de la wilaya suivent de près la situation épidémique. Pendant ce temps, le nombre de contaminations ne diminue pas et continue d'enregistrer de nouveaux cas quotidiennement. Ainsi, et après un mois d'octobre calamiteux avec 628 cas, soit la proportion mensuelle la plus élevée depuis l'installation de cette crise sanitaire, les deux premiers jours de ce mois de novembre ont enregistré 112 cas, portant le total des contaminations depuis le mois de mars dernier à 1 802. Cette évolution inquiétante à plus d'un égard n'a pas été sans alerter des élus de l'APW qui, lundi, ont diffusé un appel invitant "les autorités centrales et à leur tête le ministre de la Santé à intervenir pour contribuer et aider à dépasser cette crise à un moindre coût". Les mêmes élus appellent, par ailleurs, à la tenue d'une session extraordinaire de leur instance en vertu des textes en vigueur "donnant droit à la délibération sur la santé publique, la protection de l'enfance et des personnes aux besoins spécifiques". Le texte diffusé au nom des élus du Groupe des nationalistes libres appelle également "à trouver des solutions à cette crise sanitaire que traverse la wilaya". Hier matin, c'est le directeur de l'EPH Mohamed-Seddik-Benyahia de Jijel qui est intervenu sur les ondes de la radio régionale Jijel FM pour faire part d'une situation de saturation des services hospitaliers et d'une forte pression sur l'oxygène. Il a confié que le stock des obus d'oxygène a atteint son minimum tout en indiquant que des efforts sont en cours pour le reconstituer. Dans le sillage de la saturation des pavillons d'hospitalisation, il a indiqué que des services hospitaliers allaient être délocalisés à l'hôtel Bouhanche dès hier après-midi ou, au plus tard, aujourd'hui. Il faut noter que cette intervention confirme, on ne peut mieux, ce qui se relayait depuis quelques jours sur cette option pour faire face à l'état de saturation de cet hôpital, qui fait face, au même titre que celui de Taher, à un état de débordement en raison de la hausse des cas d'hospitalisation de malades atteints de coronavirus. La flambée de cette épidémie mobilise désormais tous les efforts pour y faire face au point que des médecins spécialistes sont intervenus, qui pour appeler à l'aide, qui pour lancer des appels aux citoyens pour qu'ils "s'en tiennent au respect des mesures de prévention pour endiguer la propagation de ce virus". Des appels ont même été lancés sur les réseaux sociaux pour la fabrication des cercueils en bois pour le transport des morts du coronavirus face à la hausse du nombre de décès.