À propos de la “charte pour la paix et la réconciliation nationale”, Rédha Malek a fait la déclaration suivante : “Mon objection principale à ce projet de charte porte sur la non-inclusion des attentats individuels dans la catégorie des crimes non couverts par l'amnistie totale : massacres collectifs, viols, attentats à l'explosif dans les lieux publics. En cela, le présent texte est en retrait sur celui de la “concorde civile” de 1999. Les attentats individuels ne sont pas moins graves que les massacres collectifs. Ils constituent la trame même du phénomène terroriste qui a sévi toute une décennie, frappant sans distinction éléments des forces de sécurité, appelés du Service national, hauts cadres de l'Etat, journalistes, syndicalistes, religieux de différentes confessions, femmes “non voilées”, artistes, intellectuels… Connues ou moins connues, ces victimes du “devoir national” ou du seul fait d'exister sont devenues synonymes du long martyrologue infligé à la nation. Leur nom restera inscrit en lettres de sang dans les annales de la République. Quant au pardon, il relève de la sphère intime des convictions de chacun. Seul le tribunal des consciences est habileté à en décider. La raison d'Etat ne saurait en tout état de cause se subroger moralement aux victimes et à leurs ayants droit.” REdha Malek