Les journalistes exerçant au niveau de l'oranie étaient les grands absents de cette manifestation. “Le syndicalisme dans les médias et son environnement juridique en Algérie” tel était le thème d'une rencontre qui s'est tenue, ces derniers jours à Oran à l'hôtel Hayat Regency, conjointement organisée par le SNJ, la FIJ et le syndicat danois. Malheureusement, comme trop souvent dans ce type de rencontres, les invités étrangers, en l'occurrence les représentants danois, n'ont pu effectuer le déplacement en Algérie faute de visa. Mais, d'emblée, le fait le plus marquant à noter dans cette rencontre ne fut pas le thème, mais la très faible participation des journalistes d'Oran et de la région, ce qui traduit cette sorte de malaise existant au sein de la corporation notamment à Oran et au sein du SNJ. D'ailleurs, de nombreuses interventions ont été faites pour dénoncer cette situation d'absence de mobilisation et d'engagement, induite entre autres par l'absence d'un travail syndical sur le terrain et en direction des journalistes-correspondants, c'est-à-dire ceux travaillant en dehors des rédactions centrales. Les problèmes liés aux conditions de travail socioprofessionnel des journalistes ont été mis en avant lors de certaines interventions avec ce reproche fait aux représentants du SNJ de ne pas s'investir dans un travail de proximité, au plus près des journalistes et de leurs besoins et revendications. Les propos de Bouziane Benachour, sur l'expérience syndicale qui existait au sein de la presse à l'époque du parti unique, ont été suivis avec surprise par les présents qui se sont interrogés sur l'opportunité de capitaliser aujourd'hui — et pourquoi pas — cette expérience. Auparavant, les communications de deux intervenants, Mustapha Taileb, ancien directeur des affaires juridiques au ministère du travail et rachid Hadj Lazib, ex-directeur adjoint d'Alger Républicain, ont permis d'aborder les questions liées au pluralisme syndical et l'exercice du droit syndical. Une lecture de certains articles de la loi 90 régissant l'activité syndicale a conforté le principe et le fait que “la liberté syndicale ne saurait souffrir d'aucune restriction” et de citer la fameuse histoire de l'agrément, une exigence anticonstitutionnelle. Pour ce qui est de la corporation particulière des journalistes, l'un des intervenants exhortera presque les journalistes et, donc, le SNJ à revendiquer la promulgation du décret prévu dans l'article 4 de la loi 90 et qui prévoit un statut particulier pour les journalistes ou plus exactement des dispositions particulières pour la profession de journaliste. Or, depuis 15 ans, ce décret n'a pas été appliqué alors que c'est dans ce cadre que la convention collective par branche pourra être revendiquée par les journalistes et leurs représentants syndicaux. Dans l'après-midi, les participants devaient poursuivre la rencontre au sein de 4 ateliers : membres et finances, organisation dans chaque média et aide des délégués syndicaux, conventions collectives, liberté de la presse à l'intérieur de chaque média. F. Boumediène