L'article 4 de la loi 90-11 relative aux relations individuelles de travail prévoyait, il y a 15 ans, la promulgation d'un décret exécutif concernant les dispositions particulières applicables aux journalistes. Cette révélation a été faite par Mustapha Taileb, ancien directeur des affaires juridiques au ministère du Travail. Intervenant hier à l'hôtel Hayat Regency d'Oran, dans le cadre d'un atelier sur le thème « Le syndicalisme dans les médias et son environnement juridique », ce juriste n'a pas moins appelé la corporation à interpeller les pouvoirs publics pour l'aboutissement de ce texte. « Tant que ce décret n'a pas vu le jour, il est difficile aujourd'hui de faire valoir des droits socioprofessionnels », indiquera-t-il. L'atelier organisé par le Syndicat national des journalistes (SNJ), la section de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Syndicat danois des journalistes (DJF), dont les représentants n'ont pas assisté faute de visa, a été l'occasion de débattre le droit syndical en tant qu'acquis démocratique consacré par la Constitution algérienne. M. Taileb a jugé que les journalistes doivent mieux s'organiser dans les structures organiques appropriées pour défendre « une profession qui a besoin d'un régime de travail spécifique ». Il ne manquera pas de faire observer que la législation algérienne en matière syndicale n'est pas critiquable dans la mesure où elle s'inspire de standards internationaux. Reste toutefois que, ajoutera-t-il, l'action syndicale des journalistes ne doit pas se contenter de ce qu'accorde la loi comme droits. Pour cela, il ira jusqu'à suggérer que le SNJ signe un accord de solidarité syndical avec l'UGTA afin de peser devant les autorités publiques pour la promulgation du décret en question. Ceci au moment où se prépare l'élaboration d'un nouveau texte de loi sur l'information. De son côté, Rachid Hadj Lazib, ancien directeur des salaires au ministère du Travail et ex-directeur adjoint du journal Alger républicain, a émis le vœu que les journalistes soient mieux structurés dans les syndicats et passent à l'action syndicale. Bouziane Benachour, journaliste d'El Watan, a livré une expérience personnelle entre une presse publique dans laquelle il avait commencé la profession et son passage dans les journaux privés. Il évoquera notamment la question de plan de carrière qui doit exister dans les entreprises de presse. Après débat, quatre ateliers ont été formés pour dégager une série de recommandations relatives au syndicalisme dans les médias.