Cette année, malheureusement, la vaccination a pris du retard, et les personnes fragiles, habituées au vaccin, sont fortement inquiètes, surtout que le vaccin n'est pas disponible au niveau des structures hospitalières, des EPSP et des pharmacies. Plusieurs jours après le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, le vaccin se fait toujours désirer dans plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou, qui n'a reçu, jusque-là, qu'un premier quota de 7 000 doses sur les 46 000 prévues pour toute cette campagne, qui se poursuivra jusqu'au 30 mars 2021. "Ce sont des dizaines de personnes qui viennent chaque jour nous demander le vaccin contre la grippe. Cela nous fait beaucoup de peine de leur dire qu'il n'y en a pas pour le moment et nous n'avons aucune information pour les rassurer que le vaccin sera disponible dans les prochains jours", a déclaré un pharmacien de la localité d'Azazga. La même situation prévaut également à Bouzeguène, à Fréha et même au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Dans les polycliniques comme celles d'Azazga ou de Bouzeguène, les gens viennent et repartent, déçus. En effet, la campagne de vaccination est, habituellement, lancée dès le mois d'octobre, avant l'arrivée des premières vagues de froid, mais, cette année, malheureusement, la vaccination a pris du retard et les personnes fragiles, habituées au vaccin, sont fortement inquiètes. "L'année dernière, à la même période, j'ai placardé des affiches partout pour faire part de la disponibilité du vaccin, mais on ne se bousculait pas au portillon. Mais, cette année, en raison de la pandémie de Covid-19, dont les signes sont relativement similaires, la demande est plus importante et même une tension se fait déjà sentir", nous explique un pharmacien de Bouzeguène. Selon un médecin de l'EPH d'Azazga, beaucoup de personnes qui ne se sont jamais vaccinées contre la grippe entendent le faire cette année pour se protéger contre la grippe et contre cette maladie tout aussi mortelle que celle du coronavirus. "Les gens craignent les hospitalisations qui sont, aujourd'hui, associées à la Covid-19. Quand tu y entres, même pour une autre maladie, tu es ‘taxé' de cette maladie mal acceptée par la société. De plus, au sortir de l'hôpital, il y a toujours la peur d'avoir contracté le virus et de contaminer les tiens", déplore un père de famille. Cette année, même le personnel médical et paramédical se prépare à se faire vacciner contre la grippe. Les personnels de cet hôpital, déjà en surcharge de malades atteints de Codvid-19, craignent une recrudescence d'une éventuelle épidémie de grippe avec l'arrivée de l'hiver. Selon un pharmacien, le vaccin "Tétravalent", qui va remplacer le vaccin dit "Trivalent" et qui sera mis en vente prochainement, ne figure pas dans la nomenclature de la carte Chifa et ne sera donc pas remboursable. Il coûtera environ 1 350 DA, alors que le Trivalent habituel ne coûtait que 635 DA. Pour l'heure, ce qui inquiète les habitants, c'est surtout la non-disponibilité du vaccin au niveau des structures hospitalières, des EPSP et des pharmacies. Les malades fragiles craignent une propagation de la grippe saisonnière, à l'ombre de la crise sanitaire actuelle de Covid-19, et qu'elle fasse une hécatombe en silence. KAMEL NATH OUKACI