Le journaliste Khaled Drareni a bouclé aujourd'hui son 9e mois de détention et son dossier devrait être tranché par la Cour suprême dans les plus brefs délais. Les avocats du fondateur du site Cabah Tribune ont déposé, au début du mois en cours, un document à l'appui de l'appel. Mais, la Cour suprême n'est tenue par aucun délai pour statuer sur les dossiers déposés à son niveau, regrette Me Abdelghani Badi, avocat de la défense. "L'examen de certains dossiers a connu une accélération pour des considérations politiques et celui d'autres un ralentisssement pour des raisons politiques toujours", soutient Me Badi, qui appelle à l'accélération de "la réforme des procédures pénales et à la fixation de délais à la Cour suprême pour statuer sur les dossiers, afin que les dossiers des justiciables ne restent pas bloqués pendant des années". Les exemples de cas dans lesquels la Cour suprême a retardé le jugement sont légion. Le dernier dossier en date est l'affaire d'Abdelmoumen Khalifa, patron du groupe éponyme. En effet, le tribunal de Blida a, à nouveau, convoqué des accusés qui ont purgé leur peine de prison et retrouvé leur liberté depuis plusieurs années, et le parquet a requis à leur encontre la même peine qu'ils ont eu à purger avant que le juge ne conforte le réquisitoire. En revanche, la Cour suprême a créé l'événement en statuant sur la décision rendue, en février dernier, par le tribunal militaire de Blida dans l'affaire des deux ex-patrons du renseignement, Mohamed Mediène, dit Toufik, et Bachir Tartag, la SG du PT, Louisa Hanoune, et l'ex-conseiller à la présidence de la République, Saïd Bouteflika. La Cour suprême a décidé, à la mi-novembre dernier, de renvoyer le dossier au tribunal militaire de Blida avec une composition différente. Et la même célérité dans le traitement a été observée dans l'affaire du général à la retraite, Ali Ghediri, qui est en détention provisoire depuis juin 2019, sans procès. Si les observateurs sont unanimes à considérer qu'Ali Ghadiri a été victime de ses positions politiques, ils ont également estimé que la décision prise par la Cour suprême dans son affaire est motivée par des considérations politiques. Même les avocats d'Ali Ghediri ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude quant au fait que leur client soit menacé d'être maintenu en détention provisoire pendant au moins deux ans avant que son affaire ne soit jugée. Aussi, on est en droit de nous demander si l'affaire de Khaled Drareni, comme c'est le cas de tous les prisonniers d'opinion, ne nécessite pas une décision politique pour qu'elle soit rejugée et, pourquoi pas, acquitter le journaliste et le réhabiliter avant l'expiration de sa peine de deux ans de prison, qu'il purge actuellement à la prison de Koléa.