Exaspérés par leur situation économique et professionnelle précaire, les travailleurs de l'entreprise de distribution des produits alimentaires (Edipal) de Bouira se sont mobilisés à quelques jours du mois de ramadan pour mettre fin à leur adversité qu'a engendrée la faillite de leur entreprise. Les dépenses induites par la rentrée sociale ont rendu complexe la situation de ces travailleurs qui sont, en majorité, des pères de famille qui ne sont pas, désormais, en mesure de subvenir aux besoins vitaux de leurs ménages, suite à la crise financière qui a secoué leur entreprise et qui s'est répercutée sur leurs économies. Avec l'imminence du mois sacré et suite à plusieurs appels voués à l'échec, ils craignent la persistance de la crise et décident d'initier une nouvelle action dans l'espoir de se faire rétablir dans leurs droits. Accusant le responsable de l'entreprise de gestion hasardeuse l'ayant conduite à la faillite, les travailleurs soupçonnent également une volonté de brader leur gagne-pain. Ainsi, après le départ volontaire, en 2004, de 49 travailleurs, conformément à un accord bilatéral conclu entre la section syndicale et l'employeur, ayant prévu, à l'époque, quelques avantages sociaux, tels que l'augmentation de 1 000 DA sur les salaires de base avec un effet rétroactif de 60 mois, 12 mois de contributions d'ordre divers (COD) et 3 mois d'indemnité de licenciement à caractère économique, l'employeur propose la même solution aux 17 travailleurs restants. Ces derniers, qui déclinent une telle offre, exigent un nouvel accord prévoyant d'autres avantages financiers. Ce qui a mené à une impasse qui perdure depuis 9 mois maintenant. C'est, semble-t-il, le rappel sur la base de l'augmentation de 2 000 DA sur leurs salaires de base qui serait le point de litige entre les deux parties. Dans une lettre signée par les travailleurs, adressée à leur PDG et dont des copies ont été transmises également à l'inspection du travail, à la SGP de la région centre et à l'Ugta de la wilaya de Bouira, les 17 signataires ont sollicité d'un langage flegmatique la liquidation de leurs salaires impayés depuis le mois de janvier dernier et ont invité leur responsable à se pencher de manière sérieuse sur leur situation. Par ailleurs, leurs représentants, que nous avons reçus mardi dernier, nous ont fait part de leur intention de passer à des actions musclées si leurs sollicitudes ne seraient pas prises en charge d'ici le 3 octobre (aujourd'hui, ndlr), date butoir fixée pour le traitement de leurs salaires. Slimane Allouche