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DALILA TOUAT LA PASIONARIA DE MOSTA
Son emprisonnement choque l'opinion
Publié dans Liberté le 20 - 01 - 2021

Pour beaucoup d'Algériens, la contestatrice Dalila Touat, condamnée lundi à 18 mois de prison ferme par le tribunal de Mostaganem, est née dans le sillage de la formidable vague du 22 Février 2019 qui a permis à de nombreuses personnes de se faire connaître par leur combat pour une Algérie démocratique fondée sur les libertés et la justice sociale. Mais, il n'en est rien.
"C'est une femme qui a consacré tout son temps à se battre pour les droits de l'Homme, notamment celui au travail, le changement démocratique et une justice indépendante. Depuis que je la connais, et cela remonte à plusieurs années, elle n'arrête pas de dénoncer la cherté de la vie, de combattre la ‘hogra' et toutes les espèces d'injustice qui minent le quotidien des Algériens.
C'est l'icône de la contestation à Mostaganem", rectifie Me Farid Khemisti, avocat qui a eu à accompagner la jeune femme au cours de tous ses déboires judiciaires. À commencer par son interpellation en avril 2011 pour un supposé attroupement alors qu'elle ne faisait que distribuer des tracts sur le droit au travail.
Car, en chômage malgré un mastère en physique en poche, Dalila Touat était tout naturellement devenue la porte-parole d'une association de défense des droits des chômeurs. Association qui regroupait de nombreux diplômés universitaires incapables de trouver un poste de travail dans une ville en proie à un chômage endémique.
"Dalila n'a pas hésité une seconde à organiser des actions de contestation dont la distribution des tracts devant la Grande-Poste de Mostaganem qui lui a valu sa première comparution devant la justice", poursuit Farid Khemisti.
Après 24 heures de garde à vue au commissariat, la jeune femme est présentée devant le procureur de la République près le tribunal correctionnel qui la remet en liberté en attendant un procès qui a attiré de nombreux avocats venus défendre la porte-parole des chômeurs.
Ce 28 avril, des militants des droits de l'Homme venus de nombreuses wilayas d'Algérie, des représentants d'associations, des mouvements de jeunes, des délégués de partis politiques se sont rassemblés devant le tribunal de Mostaganem pour exiger la libération de la jeune femme.
"Le tribunal qui avait bien vu qu'aucune charge ne pouvait être retenue contre elle, a prononcé la relaxe", se souvient notre interlocuteur qui a plaidé la cause de Dalila Touat avec de nombreux autres avocats de renom tels que Me Nouredine Benissad ou encore Me Mustapha Bouchachi.
L'arbitraire infligé à la militante des droits de l'Homme a également eu un écho international puisque le rapporteur spécial du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies pour la promotion et la défense des libertés d'opinion et d'expression, Franck La Rue, avait évoqué son cas au cours d'une rencontre avec des membres de la CNCD d'Oran en avril 2011.
Si les autorités judiciaires de l'époque avaient tenté d'intimider la jeune femme, ils en ont eu pour leurs frais car Dalila Touat n'a jamais arrêté de militer pour ses convictions.
Fougueuse, n'ayant pas la langue dans sa poche, elle a participé et/ou animé de nombreuses rencontres sur les droits de l'Homme. "Je me rappelle une femme très volontaire qui n'avait pas peur d'exprimer ses opinions", se souvient Abdennasser Boukhari, lui aussi militant de la démocratie à Oran qui a eu à croiser l'insoumise de Mostaganem.
Avec le Hirak et les possibilités de lutte offertes par les réseaux sociaux, la notoriété de Dalila Touat — qui, entre-temps, avait réussi à trouver un poste d'enseignante dans un lycée de Mostaganem — a pris une autre ampleur, ce qui explique ses récents déboires judiciaires.
Ayant été de toutes les marches et de toutes les manifestations du "Hirak béni" (selon le mot d'Abdelmadjid Tebboune), c'est tout naturellement que les autorités judiciaires de Mostaganem se sont de nouveau intéressées à son cas.
D'ailleurs les autorités de tout le pays ont "foncé" sur les activistes les plus en vue profitant de l'interruption du Hirak pour les raisons sanitaires que l'on sait. Dalila Touat a d'abord été jugée en novembre pour tentative de perturbation de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 et écopé de deux ans de prison ferme sans mandat de dépôt.
Quelques semaines plus tard, soit le 3 janvier 2020, elle est placée sous mandat de dépôt pour être jugée et condamnée à 18 mois de prison ferme.
Un verdict qui a scandalisé les Algériens, d'ici et d'ailleurs — si l'on se fie aux nombreux commentaires sur les réseaux sociaux —, ainsi que le milieu des avocats, des défenseurs des droits humains, et en provoquant des réactions de stupéfaction dans le milieu politique.
Ainsi, Mohcine Belabbas a dénoncé une énième instrumentalisation de la justice. "(...) plus que par le passé, transformée (la justice) en instrument au service exclusif du régime et surtout des hommes forts du moment pour réprimer toute forme d'opposition", s'est-il insurgé dans un post lundi à l'énoncé du verdict prononcé contre la jeune femme.
Alors que la défense s'apprête à faire appel du lourd verdict infligé à la quadragénaire, beaucoup s'inquiètent du sort qui attend la vieille mère de Dalila Touat, de surcroît malade, qui vient de perdre le seul soutien sur lequel elle pouvait s'appuyer. La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux après l'énoncé du verdict donne la mesure du désespoir qui habite la vieille mère...

Par : S. OULD ALI


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