Douze hirakistes ont comparu, à la fin de la semaine dernière, devant le tribunal correctionnel de Tlemcen pour répondre du chef d'accusation d'attroupement non armé. Les inculpés ont ainsi été poursuivis pour avoir tenté d'organiser une marche pacifique, le vendredi 21 août 2020, avant que les forces de police n'interviennent pour disperser les manifestants et procéder à des interpellations. "Leurs droits de s'exprimer et de manifester pacifiquement ont été bafoués et les 12 hirakistes ont été arrêtés en violation des procédures légales", a dénoncé dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux Me Bendahmane, un des six avocats qui ont plaidé la cause des inculpés. L'avocat qui a dénoncé ces tentatives de réprimer le Hirak et des droits garantis par la Constitution appelle à la réhabilitation des citoyens interpellés. Au procureur de la République qui a requis une année de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA, les avocats de la défense ont plaidé la relaxe en mettant en avant le caractère pacifique de la marche des hirakistes, la constitutionnalité de leurs droits et la violation des procédures d'interpellation prévues par la loi en cas de rassemblement. "Les citoyens qui sont poursuivis représentent l'ensemble du spectre de la société. Ce sont des jeunes, des travailleurs, des retraités... sortis revendiquer une Algérie meilleure", a également estimé Me Rachid Louh en réclamant la restitution des objets saisis à savoir... le drapeau national. Le verdict a été mis en délibéré pour le 4 février prochain.