Les passeurs ont recours aux réseaux sociaux pour attirer les candidats à l'émigration clandestine en provenance d'autres wilayas. Les services de police d'Oran viennent, une nouvelle fois, de mettre en échec une énième tentative d'émigration clandestine par mer que deux hommes, âgés de 26 et 29 ans, avaient organisée. Selon les informations transmises par la cellule de communication de la sûreté de la wilaya d'Oran, la police, qui a travaillé sur renseignements, a d'abord identifié les deux hommes avant de les placer sous surveillance pour, enfin, les arrêter en flagrant délit sur l'une des plages d'Aïn El-Turck. L'opération a également permis la saisie d'un bateau à coque rigide, un moteur de 115 Ch, un bidon contenant 20 litres de carburant et une voiture utilisée pour le transport des équipements utilisés lors des traversées. Les deux suspects seront poursuivis pour trafic illicite de migrants. Les arrestations de présumés passeurs sont récurrentes à Aïn El-Turck, qui offrent de nombreuses portes de départ en mer. En septembre 2020, par exemple, les services de police de la daïra balnéaire ont démantelé deux réseaux spécialisés dans l'organisation de traversées clandestines vers les côtes européennes. Six personnes âgées entre 20 et 36 ans ont été interpellées au cours d'opérations distinctes qui ont permis la saisie de quatre embarcations, du matériel de navigation et de secours, deux moteurs de 120 chevaux et plus de 465 millions de centimes. Un mois plus tôt, deux hommes de 20 et 21 ans, soupçonnés d'organiser des harga, avaient été interpellés dans la même localité grâce à des informations fournies par six jeunes arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à prendre la mer depuis la plage de Cap Falcon. Les présumés passeurs montaient des opérations contre plus de 200 millions de centimes. L'attrait de la traversée et la duplicité humaine accouchent parfois de cas d'escroquerie comme celle, éventée en décembre 2020, de faux passeurs qui promettaient des traversées vers les côtes européennes contre 500 000 DA. Quatre victimes avaient déposé une plainte et les deux prétendus passeurs âgés de 24 et 33 ans ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt. Selon un bilan d'activité de l'Inspection régionale de la police de l'Ouest, rendu public il y a quelques jours, quelque 190 affaires de tentative d'émigration clandestine par mer — et 9 par voie terrestre — ont été empêchées l'année passée en Oranie. Ces opérations ont abouti à l'interpellation de 980 personnes, dont 54 femmes, 48 mineurs et 180 étrangers originaires de pays arabes ou subsahariens, ainsi que la saisie d'embarcations diverses, de moteurs et de réservoirs d'essence. Dans son bilan, l'instance régionale a également indiqué que les passeurs avaient désormais recours aux réseaux sociaux pour attirer les candidats à l'émigration clandestine en provenance d'autres wilayas du pays. Un procédé marqué par une importante activité qui a contraint les autorités à prêter une attention particulière à la Toile pour dénicher tous les acteurs de l'émigration clandestine.