Les motocyclettes sont devenues un véritable danger pour les habitants de Jijel. Au détour d'un virage, dans chaque rue, sur les trottoirs ou dans n'importe quel espace public, elles sont là, slalomant entre les véhicules, terrorisant les piétons et gênant la circulation. Véritable phénomène, pour ne pas dire fléau social, les motocyclettes sont ainsi devenues l'exemple de l'incivilité et des infractions au code de la route à Jijel. Des jeunes, visiblement peu soucieux de leur sécurité avant de se soucier de la sécurité des autres, commettent chaque jour des dépassements, gênant aussi bien la circulation automobile que piétonnière. Mais que faire pour stopper l'arrogance de ces motocyclistes ? Là est la grande question, surtout que le nombre des motocyclettes en circulation est en nette augmentation dans toutes les agglomérations de la wilaya de Jijel. Les jeunes motocyclistes ne se soucient guère du code de la route et, souvent, circulent sans le moindre document d'assurance ni casque de sécurité. C'est d'ailleurs ce que relèvent les services de sécurité, qui font souvent état, dans leurs communiqués, de la saisie de ces motos et leur mise en fourrière pour non-possession de ces documents. En dépit de la confiscation des motos, les infractions des deux-roues se multiplient et mettent souvent en danger la vie des autres. Dans leur bilan annuel, les services de la Gendarmerie nationale ont fait état de l'implication de 34 motocyclettes dans des accidents de la circulation durant l'année 2020, dont 7 sur des routes nationales, 12 sur des chemins de wilaya et 14 sur des chemins communaux. C'est dire l'omniprésence de ces petits engins sur toutes les voies de circulation. La nuit, leurs vrombissements causent des nuisances dans les quartiers et les agglomérations urbaines. Le non-respect de la vitesse, les dépassements dangereux, les manœuvres opérées à tout bout de champ et en pleine circulation sont, entre autres, les autres facettes de leurs comportements inciviques. Toutefois, pour certains, le recours à la moto pour se déplacer s'est imposé comme un choix pour éviter l'encombrement de la circulation. "Sur ma moto, je suis plus à l'aise", lance un motocycliste qui dit préférer sa moto à sa voiture. Idem pour certains pères de famille qui se rabattent sur les deux-roues, faute de pouvoir se payer un véhicule. Certains les utilisent pour transporter leurs enfants à l'école, les exposant ainsi à des risques d'accident. Cependant, entre la nécessité de recourir à la moto pour certains usages et son utilisation pour semer l'anarchie et le désordre sur la voie et les espaces publics, il y a un pas à franchir. Ce pas est franchi quand des jeunes, des adolescents et des mineurs, se faufilent dans tous les sens et sur tous les chemins à bord de leurs motos, ajoutant d'autres désagréments à une circulation souvent encombrée. Aussi, les autorités se doivent d'agir pour mettre un terme à ces dépassements enregistrés au quotidien sur toutes les voies de circulation, y compris dans les voies express, de toutes les villes et villages. Dans leur mission de protection du citoyen, les pouvoirs publics ont un rôle à jouer pour faire appliquer le code de la route aux conducteurs de ces deux-roues.