Jeudi matin, la ville d'Aïn Babouche, chef-lieu de daïra situé à 9 km au nord-est du chef-lieu de la wilaya d'Oum El-Bouaghi, était sous le choc après avoir appris la mort, en début de matinée, du président de l'APC (d'obédience FLN), Tiab Lazhar, dans son bureau. Selon les premières constatations, le maire serait mort dans son bureau des suites de brûlures. Dans un communiqué, la cellule de communication de la direction de wilaya de la Protection civile a indiqué que l'unité secondaire de la Protection civile de la daïra d'Aïn Babouche est intervenue le jeudi 25 février 2021 à 7h39 à la suite d'un incendie au siège de l'APC d'Aïn Babouche, au bureau du P/APC. Selon la même source, Tiab Lazhar, 58 ans, a été retrouvé mort dans son bureau avec des brûlures du 3e degré au visage et sur la poitrine. S'agit-il d'un suicide ou d'un meurtre ? Le parquet de la République près le tribunal d'Oum El-Bouaghi a ordonné l'ouverture d'une enquête préliminaire approfondie pour déterminer les circonstances de la mort de l'édile. Ce qui est sûr, c'est que le concerné subit depuis quelques semaines une forte pression de la population, notamment les demandeurs de logement qui se sont rassemblés mercredi dernier devant le siège de l'APC. Cela au moment où la municipalité n'a pas les moyens de faire face aux revendications de plus en plus croissantes de la population qui réclame un meilleur cadre de vie. Selon Salah-Eddine Zarzour, élu à l'APC d'Aïn Babouche, "c'est toute l'Assemblée qui vivait sous pression". "La population nous met la pression et la cheffe de daïra n'a pas pris en considération les problèmes que nous affrontons. Personne ne nous écoute. Quelques noms de la liste des 148 logements à attribuer ont fuité, puis la pression sur les élus a augmenté", se plaint-il, dénonçant "les portes closes" de la daïra. Un ami du défunt, Sebti Bekhouche, confirme la version de la pression que le concerné subissait. "Il recevait les gens chez lui et au siège de l'APC. Il y a 1 300 dossiers pour 148 logements à distribuer. Ce qui l'a contraint à refuser de signer le PV de la liste finale avec la daïra. En tout cas, l'enquête déterminera les causes de sa mort", témoigne-t-il. L'enterrement du défunt a eu lieu jeudi, peu après 17h, au cimetière de la ville en présence d'une foule nombreuse. Dans un communiqué rendu public jeudi, le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a fait savoir qu'il suit de près les investigations diligentées en vue de déterminer les circonstances exactes de la mort du maire. "L'opinion publique sera tenue informée une fois les enquêtes en cours parachevées", indique le communiqué.