Le comité directeur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme est revenu, hier, lors de sa session ordinaire sur le référendum du 29 septembre dernier. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l'organisation que préside depuis quelque temps Me Hocine Zahouane, en remplacement de Me Ali Yahia Abdennour, rappelle sa position qu'elle dit “ferme et sans équivoque sur les préalables politiques et juridiques qui conditionnent toute démarche visant à créer un climat de réconciliation nationale”. “La LADDH, indique la même source, a opposé d'emblée l'exception d'illicite au texte de charte dite nationale”. Pour elle, “ladite charte consacre le déni de justice par la négation du droit des familles de toutes les victimes de poursuivre la recherche de la vérité et de réclamer un traitement judiciaire pour chaque situation”. Relevant le caractère unilatéral de la campagne autour du référendum, le comité directeur dénonce, “la mobilisation de tous les moyens de l'administration et des services de sécurité, le recours sans limites aux deniers de l'Etat, l'ostracisme, la menace comme mode d'expression envers les acteurs de la société civile qui ont manifesté des velléités d'opposition au projet officiel”. La LADDH a relevé, en effet, des arrestations de militants de formations politiques pour de simples diffusions de tracts, le matraquage et la mise en garde à vue de membres des familles de disparus à Alger et à Constantine, la mise sous contrôle judiciaire d'une personne âgée de près de 75 ans ; l'organisation de Hocine Zahouane ne manque pas aussi de dénoncer “le recours à des pratiques de manipulation de populations dignes des régimes totalitaires”. Il s'agit, indique le communiqué, du comité directeur de “transbordement forcé de wilaya à wilaya, réquisition de moyens de transport privé, et de la contrainte contre des fonctionnaires et du personnel de l'encadrement scolaire pour garnir les meetings officiels”. Tous ces faits, affirme la LADDH, “présageaient aux yeux des observateurs avertis de la nature des résultats. Ils ont été proclamés et officialisés tels qu'ils ont été annoncés en cours de campagne : massifs et ubuesques”. L'Organisation des droits de l'Homme considère, à cet effet, que “de tels résultats sont outrageants pour l'esprit de discernement de nos concitoyens, ils portent atteinte à la dignité et à la réputation internationale du peuple algérien. La réconciliation ne peut être une affaire de décret”, souligne la ligue. K. D.