Ils ont été proclamés et officialisés tels qu'ils ont été annoncés en cours de campagne ; c'est-à-dire massifs et ubuesques. » C'est ainsi qu'a commenté, hier, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) les résultats du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, tenu le 29 septembre dernier. Pour l'organisation que préside maître Hocine Zehouane en remplacement de Ali Yahia Abdennour, ces résultats attentent gravement au peuple algérien. « De tels résultats sont outrageants pour l'esprit de discernement de nos concitoyens. Ils portent atteinte à la dignité et à la réputation internationale du peuple algérien. Aucune cause ne peut en sortir grandie », a estimé la LADDH dans communiqué parvenu à notre rédaction. Pour rappel, les résultats du référendum tels qu'ils ont été proclamés officiellement ont atteint 97,33% en faveur du projet du Président Bouteflika. La crise nationale, dira l'organisation, est loin d'être résolue par un simple référendum tout en occultant la vérité et la justice. « M. Zerhouni déclare péremptoirement que le dossier est clos, il a tort, l'histoire se chargera de le désabuser », a affirmé la ligue. La réconciliation nationale, explique-t-elle, ne peut être une affaire de décret ni d'opération plébiscitaire. « Le pardon ne peut s'arracher par l'injonction. On cherche à faire taire les complaintes par la menace ou la corruption, mais les voix des victimes hanteront l'imaginaire du peuple encore et toujours tant qu'un véritable sentiment de justice ne reprend pas ses droits dans notre pays », a souligné la LADDH. Selon la ligue, toute démarche visant à créer un climat de réconciliation est conditionnée par des préalables politiques et juridiques. « La LADDH a opposé d'emblée l'exception d'illicéité au texte de charte dite nationale », a noté ledit communiqué. L'illicéité au sens du standard universel, dira la ligue, est tirée du fait que ladite charte consacre le déni de justice par la négation du droit des familles et de toutes les victimes de poursuivre la recherche de la vérité et de réclamer un traitement judiciaire pour chaque situation. L'organisation dénonce, par ailleurs, la répression et les arrestations ayant touché les militants de partis politiques et les membres de familles de disparus pour avoir contesté le projet présidentiel. Le comité directeur de la LADDH a procédé à la désignation des responsables à la tête des différents départements et à la formation des commissions.