Livrées à elles-mêmes depuis le 20 mars dernier, plusieurs familles ont déserté leurs maisons et passent la nuit dans des garages par peur d'effondrement de leurs habitations. D'autant que d'innombrables répliques sont enregistrées depuis la dernière secousse. La région de Ziama Mansouriah, dans la wilaya de Jijel, a été secouée le 20 mars dernier par un séisme d'une magnitude de 5,8 sur l'échelle de Richter et dont l'épicentre a été situé à Laâlam, 20 km de la commune. Plusieurs répliques sont enregistrées jusqu'à ce jour. Echaudées par les précédentes secousses, les familles, qui craignent l'effondrement de leurs habitations fragilisées, ont carrément déserté leurs maisons. Mieux vaut passer la nuit à la belle étoile que risquer d'être enseveli sous les décombres. C'est ainsi que des dizaines de familles passent la nuit dans des garages par peur de l'effondrement de leurs toitures fissurées. “Ma famille passe la nuit dans mon local de commerce, j'ai peur que le plafond de ma maison s'effondre sur nous. Lors du dernier séisme, ma maison a été fissurée, c'est un vrai cauchemar !” a affirmé Zinedine, un habitant du chef-lieu de la commune. “On est plus de 200 citoyens inscrits sur un registre ouvert par l'APC de Ziama pour recenser les propriétaires des maisons endommagées, mais jusqu'à ce jour, personne du service technique, de l'APC ou de la daïra n'est venu constater les dégâts afin de nous aider à réhabiliter nos maisons”, ajoutera notre interlocuteur. Un autre citoyen de la même commune nous dira : “Au niveau du service du CTC de Jijel, on a été surpris par la réponse d'un agent qui nous a informés qu'ils n'ont pas été avisés par les autorités locales de la commune de Ziama, pour dépêcher une commission du CTC, dans le but d'évaluer les dégâts et nous rassurer sur l'état de nos maisons.” Il ajoutera : “Chaque citoyen doit payer 12 000 DA pour que les agents du CTC se déplacent sur les lieux et établir un PV de constatation.” Les habitants ne savent plus à quel saint se vouer ; ils reprochent aux autorités locales de ne pas prêter une plus grande attention au problème. Ils lancent un appel au wali pour intervenir en dépêchant une commission du CTC. Une chose est sûre, la vie des habitants des maisons endommagées est en danger. Mourad B.