À l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, célébrée ce lundi 22 mars, la problématique de sa gestion n'a pas manqué de s'inviter dans les débats, surtout que des expositions et des émissions radiophoniques ont été consacrées à cet évènement. Si on se targue à Jijel d'avoir réussi la prouesse d'atteindre le taux de raccordement de 84% au réseau d'AEP, il n'en reste pas moins que cette proportion cache mal la mauvaise gestion de cette ressource. Pour cause, des quantités considérables sont souvent gaspillées, avec des fuites d'eau qui inondent les rues et les trottoirs. Des intervenants qui ont pris contact avec une émission consacrée à l'eau et diffusée sur les ondes de la radio régionale de Jijel, à l'occasion de cette journée, ont d'ailleurs tenu à soulever ce problème, évoquant un gaspillage de cette ressource. D'autres ont fait part d'un manque d'eau persistant auquel ils sont confrontés, en dépit de la disponibilité de cette ressource qui part très souvent, ont-ils déploré, dans des fuites inutiles. Cette situation est due aux réseaux défectueux ne répondant pas aux normes. Ce phénomène s'est d'ailleurs accentué avec la mise en service récente du projet d'AEP à partir du barrage de Boussaiba, alimentant six communes de l'est de la wilaya de Jijel. Comble du paradoxe, de grandes quantités d'eau pompées via ce dispositif, dont la réalisation a nécessité un important investissement, n'atteignent jamais les robinets et finissent par créer des mares dans les quartiers. "L'eau est à préserver, pas à gaspiller", lance un habitant d'un quartier inondé de bout en bout à chaque ouverture des vannes. Pourtant, ce quartier ne recevait, il n'y a pas si longtemps, qu'une heure d'eau par semaine avant de passer à une dotation d'un jour sur deux. C'est dire que l'amélioration de la distribution d'eau, constatée depuis la mise en service de ce projet, semble se faire au détriment d'une ressource que le citoyen contribue lui aussi à son gaspillage. Dans son intervention à la radio, le directeur de l'unité ADE de Jijel a mis en exergue le faible prix de l'eau qui n'encourage pas l'abonné à son économie. "Il ne paie que le service de l'eau et non son tarif réel", a-t-il remarqué. "Le message est lancé à la population pour économiser et valoriser l'eau", a souligné, pour sa part, le chargé de communication de l'ADE, qui rappelle que le prix du mètre cube vendu à 6 DA au client reste en deçà de son prix de revient qui est de 60 DA. Il convient de rappeler que Jijel, de par ses cinq barrages cumulant une capacité de 700 millions de m3 et sa forte pluviométrie qui fait d'elle l'une des régions les plus arrosées du pays, reste un véritable réservoir hydrique. Pas seulement pour la région, mais pour plusieurs wilayas de l'Est, prévues pour être alimentées via un dispositif de transfert à partir de deux de ses barrages (Boussiaba et Tabbellout). La production journalière globale d'eau est de 127 820 m3/j, dont 61 735 m3/j sont superficielles et 66 085 m3/j souterraines pour un besoin de 12 113 m3/j. Amor Z