La communauté internationale exige, comme préalable à la stabilité du pays, le départ des forces armées étrangères, des mercenaires et des terroristes qui se livrent une guerre par procuration. Le président français, Emmanuel Macron, a dénoncé, hier, la présence des forces étrangères en Libye, appelant à leur "retrait rapide". "Il faut que les forces étrangères quittent le plus vite possible le territoire libyen", a déclaré le président français au cours d'une conférence de presse avec le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes al-Manfi, en visite en France, ajoutant que "c'est aux forces libyennes que revient de sécuriser" la Libye. M. Macron a déclaré, en outre, que les partenaires européens sont favorables à l'évacuation des mercenaires étrangers. "Là aussi, je compte avoir la plus grande fermeté avec les Européens, car notre responsabilité est que tous ceux qui déstabilisent la Libye cessent" de le faire, a-t-il indiqué. Le président français a, par ailleurs, déclaré que la France mettrait le dossier libyen sur la table lors du sommet européen jeudi. "C'est un agenda immense, politique, démocratique, militaire et sécuritaire, économique (...) Notre responsabilité, c'est d'avoir une unité européenne pour y parvenir. Je ferai absolument tout pour qu'avec nos amis italiens, allemands, l'ensemble des membres de l'UE (...) nous agissions en Européens tous ensemble au service de cet agenda", a-t-il poursuivi. La France rouvrira, lundi prochain, à Tripoli, son ambassade en Libye, a déclaré Emmanuel Macron. "Dès lundi, notre ambassade à Tripoli sera rouverte", a indiqué le président français, "alors que la représentation diplomatique avait été fermée en 2014, tout en restant active". Cela intervient alors que la chaîne de télévision libyenne 218 TV a annoncé que l'évacuation des mercenaires étrangers présents en Libye concernera dans une première phase les éléments armés venant de Syrie. Selon la même chaîne, cette décision aurait été prise lors d'une réunion secrète, tenue à Tripoli, entre le nouveau gouvernement libyen et les services de renseignements turcs, en présence de l'ambassadeur turc. Le gouvernement intérimaire a informé les autorités turques qu'il n'allait pas renouveler le contrat passé entre l'ancien GNA (Gouvernement d'union nationale) de Fayez al-Serraj et les mercenaires syriens et qu'il procédera à leur évacuation vers la Syrie à travers l'espace aérien turc, ajoute le média. Selon 218 TV, les forces turques continueront, cependant, à fournir une expertise et de la formation à l'armée libyenne conformément aux accords sécuritaire et militaire conclus avec l'ex-GNA. Quelque 9 000 mercenaires syriens se trouvent en Libye, d'après des experts en sécurité, alors que l'ONU (Organisation des Nations unies) évoque, quant à elle, quelque 20 000 combattants entre mercenaires et forces étrangères dans le pays et que "10 bases militaires étrangères se trouvaient en décembre 2020 en Libye", selon l'ancienne représentante spéciale du SG de l'ONU en Libye, Stéphanie Williams. Par ailleurs, le Conseil de sécurité a organisé hier une réunion consacrée à la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) et aux sanctions imposées à ce pays, durant laquelle il s'est agi de faire le point sur le mécanisme de suivi du cessez-le-feu en vigueur en Libye depuis le 23 octobre 2020.