Le secteur de la santé enregistre ces dernières années un déficit à tous les niveaux. Du centre hospitalo-universitaire en passant par l'hôpital jusqu'à l'unité de soins du village, le fonctionnement est aléatoire. Même si on parle toujours de la réforme hospitalière, rien ne vient pour améliorer la qualité des soins. Dans les villages, du moins ceux ayant bénéficié des structures sanitaires, celles-ci ne servent plus qu'à prodiguer aux patients des petits soins depuis la suppression des consultations médicales. Le cas de la polyclinique, patrimoine de la Cnas réalisée à Boumahni, n'est pas logée à la bonne enseigne. Tel un joyau, cette infrastructure grandeur nature paraît comme la plus belle construction d'Izimouchène. De loin, on dirait un sanatorium. Effectivement, au regard de tout ce qu'elle comporte comme locaux, elle peut devenir une véritable polyclinique. Certes, au regard des services qui fonctionnent, elle rend d'innombrables secours aux citoyens du village de Boumahni et de tous les hameaux qui le composent. Car, le service de médecine générale assure quotidiennement les consultations. Dernièrement, la relance du cabinet dentaire a été chaleureusement applaudie par les villageois parce qu'il ne faut pas oublier que l'extraction d'une dent chez un chirurgien du secteur privé coûte jusqu'à 400 DA. Ainsi, si le personnel paramédical est suffisant (5 infirmiers y travaillent), il demeure que d'autres services sont toujours à l'arrêt. On citera à titre d'exemple le suivi des grossesses et autres maladies infantiles. Dans le même ordre d'idées, il y a aussi lieu d'ajouter que cette polyclinique a été amoindrie en équipements suite aux incursions terroristes enregistrées dans ce village. D'ailleurs, lors de sa visite en juin dernier dans la région, le wali de Tizi Ouzou a été sollicité par la population en vue de remplacer le matériel subtilisé. Le représentant du gouvernement avait répondu que leur demande trouverait une solution dès que le périmètre de son implantation sera sécurisé. Ainsi, cette infrastructure, si indispensable dans cette zone rurale, bénéficiera de tout ce manque incessamment car la réalisation d'un siège pour la garde communale est en cours. À long terme, il est attendu que le statut de cette polyclinique change pour se pourvoir en d'autres annexes. “Et pourquoi pas un service de maternité rurale et une ambulance pour les urgences ?”, se demandent les villageois que nous avons rencontrés. En définitif, il serait quand même intéressant que les pouvoirs publics, et à leur tête les responsables de la Cnas, de rentabiliser cette réalisation tout en permettant aux couches défavorisées de bénéficier des opportunités qui seront offertes par un tel service au moment où la couverture sanitaire n'est pas entièrement garantie. O. Ghilès