La direction de l'hydraulique compte lancer un vaste programme de réalisation d'ouvrages à même de prévenir la pollution des eaux. Une enveloppe de 10 millions de dinars a été dégagée à cet effet par les autorités locales. Dans la perspective du cadre du développement durable de la protection de l'environnement hydrique, la direction de l'hydraulique de la wilaya d'Oran va lancer un vaste programme de réalisation d'ouvrages qui consistent à protéger les systèmes de dépollution tels que les solutions extensives au lagunage, système naturel destiné aux communes de l'intérieur de la wilaya d'Oran. “Notre objectif est de parvenir à faire un parallèle entre les problèmes inhérents aux facteurs hydriques, d'une part, et les incidences directes dues à la non-disponibilité de l'eau et les problèmes qui en découleraient, d'autre part”, nous indique un responsable de la direction de l'hydraulique. C'est une enveloppe de plus de 10 millions de dinars qui va être débloquée pour lancer les travaux de retenues collinaires à travers des communes de la wilaya, nous fait-on savoir. “La réalisation de ces retenues collinaires empêchera les pollutions sous leurs formes les plus variées qui ont été à l'origine de plusieurs accidents ayant mis la vie des populations en danger allant jusqu'à la mort”, nous explique-t-on par ailleurs. Un cas typique de la pollution hydrique concerne en premier lieu les rejets des eaux usées non traitées dans les sebkhas, les salines et les marais qui conduisent inéluctablement à la destruction des sites et biotopes écologiques particuliers qui sont parfois le siège de zone de transit de grandes populations d'oiseaux migrateurs. “Avec la réalisation de retenues collinaires, nous obtiendrons une meilleure qualité bactériologique des eaux usées traitées. Une meilleure qualité bactériologique des eaux traitées permet de réduire le risque sanitaire et constitue une mesure de protection de l'environnement”, ajoute notre interlocuteur. L'aspect technique de l'opération de réalisation de ces ouvrages s'appuiera sur la communication, sur le déficit hydrique, les ouvrages de stockage d'eau, les ressources souterraines et l'assainissement au niveau du périmètre des communes de la wilaya d'Oran. Des histogrammes portant sur le déficit hydrique de la wilaya d'Oran sont comparés avec ceux des wilayas de Tlemcen, Constantine et Béchar (301 mm). Ainsi, les courbes de l'évolution des précipitations moyennes pour la wilaya d'Oran sur une durée de 14 ans démontrent un déficit chronique avec une augmentation de la pollution hydrique. Une carte répertoriant les ouvrages de stockage de l'eau pour la wilaya d'Oran montre une capacité totale de l'ordre de 185 000 m3, au-delà des apports en eau de l'est et de l'ouest. “L'espoir est permis puisque les retenues collinaires auront un rôle pivot dans la préservation de la qualité de l'eau tout en réduisant les causes des maladies à transmission hydrique”, affirme un responsable du Laboratoire d'études des sciences des matériaux et de l'environnement à Oran. Dans ce contexte précis, les courbes d'évolution des principales pathologies liées à l'eau que sont la typhoïde, la dysenterie, l'hépatite virale et le choléra (191 cas en 1994 et 6 415 en 2004) sont une des conséquences de la pollution des eaux au niveau de la wilaya d'Oran. Enfin, d'autres causes des MTH sont également liées à l'absence des réseaux d'assainissement, à l'accroissement de la population et des bidonvilles et au déversement des eaux usées rejetées dans les milieux sans traitement préliminaire, alors que l'assainissement au niveau de la wilaya d'Oran présente un rejet global estimé à 65 millions de m3 par an. B. GHRISSI