Ils menacent de recourir à nouveau à la grève et de radicaliser leur mouvement si aucune suite n'est donnée à leur revendication “Ce n'est pas en désespoir de cause mais par pure sagesse que nous nous sommes exécutés à une décision que nous n'avons pas encore reçue et que nous avons procédé au gel de la grève”, a déclaré d'emblée M. Kaddour Hachimi Karim, secrétaire général du Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'Administration publique (SNVFAP) lors du point de presse tenu hier au siège du syndicat. Pour rappel, les vétérinaires ont entamé leur mouvement de protestation dimanche dernier et ce, pour trois jours, suivant le mot d'ordre lancé par leur syndicat et qui a connu une grande mobilisation auprès de la base. Le ministère a aussitôt réagi par le biais d'un communiqué transmis aux différentes rédactions annonçant le gel de la grève décidé par la cour d'Alger et a diffusé l'information auprès des directions de l'Agriculture des 48 wilayas du pays. “Nous sommes fonctionnaires et non détachés pour assumer notre tâche de syndicaliste que nous tentons tant bien que mal de concilier avec notre travail quotidien et les cinq membres du bureau résidant dans des wilayas différentes”, a indiqué M. Kaddour pour expliquer l'absence des membres du syndicat lorsque l'huissier de justice s'est présenté au bureau. C'est donc par le biais de la presse que ces derniers ont appris la décision de gel qui jusqu'à présent n'a pas encore été notifiée officiellement par la justice. “Nous attendons la réception de ce fameux papier pour réagir ensuite en fonction de son contenu”, a assuré M. Kaddour en confiant que l'option de reprendre le travail n'est qu'une manière d'éviter de rentrer dans des conflits inutiles. “Il n'est pas question pour nous de reculer ou de céder. Nous avons agi dans la légalité pour réclamer nos droits qui ont été longtemps bafoués”, a insisté M. Kaddour, accusant le ministère de l'Agriculture qui est l'autorité par excellence des vétérinaires de mauvaise volonté à aider dans le règlement de ce conflit et ce, pour plusieurs raisons. Exhibant un document, M. Kaddour insiste sur le fait que leur plate-forme de revendication n'a, à aucun moment, abordé le chapitre des statuts qui est pour le moment gelé par la chefferie du gouvernement. “Nous réclamons la revalorisation de l'Indemnité spécifique globale et l'instauration de l'indemnité de documentation et de contagion et de pénibilité”, a-t-il insisté, ajoutant que la mauvaise foi de la tutelle a déjà été de mise de par le passé faisant allusion à la prime de rendement. “Elle a été instaurée en 1990 et les vétérinaires n'ont commencé à la toucher que huit ans plus tard”, a dénoncé le SG du SNVFAP qui n'a pas manqué, à l'occasion, de revenir avec insistance sur la situation socioprofessionnelle lamentable que vivent les vétérinaires qui travaillent dans des conditions indécentes. “Un médecin vétérinaire débute sa carrière avec 14 000 DA pour la finir avec 20 000 en atteignant le plus haut grade hiérarchique qui est, en l'occurrence, inspecteur principal en chef”, s'est indigné M. Kaddour, rappelant que leur vie est continuellement exposée au danger puisqu'ils ne disposent d'aucun équipement adéquat pour procéder au contrôle. “Si un geste fort n'est pas manifesté par notre tutelle principale, nous n'hésiterons pas à rebondir avec une nouvelle grève de manière plus radicale”, a averti le responsable du syndicat qui, en définitive, a appelé à l'arbitrage du président de la République. Nabila Saïdoun