Béjaïa demeure fidèle aux marches hebdomadaires du mouvement populaire du 22 Février 2019. En témoigne l'impressionnante mobilisation citoyenne à la 114e marche d'hier du Hirak. En effet, ils étaient des milliers de citoyens de tout âge à battre le pavé à travers les axes principaux de la ville. Une marche à travers laquelle les manifestants ont saisi l'occasion d'exprimer fortement, via des écriteaux sur quelques pancartes brandies, leur solidarité avec l'islamologue Saïd Djabelkhir, condamné à trois ans de prison ferme, et notre journaliste Rabah Karèche, placé sous mandat de dépôt. "Solidaire avec Djabelkhir. La liberté de pensée n'est pas négociable" et "Liberté pour Karèche, le journalisme n'est pas un crime" sont des slogans qu'on pouvait lire sur des pancartes brandies par des manifestants au milieu de la marche comme pour se déclarer solidaires avec les deux victimes d'une justice aux ordres. Comme toujours, depuis le début des marches du vendredi du Hirak, la procession humaine s'est ébranlée, à partir de 13h, de l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche pour ensuite sillonner les grandes artères de la ville de Béjaïa. Brandissant le drapeau national, l'emblème amazigh et des pancartes sur lesquelles étaient écrits des slogans hostiles au pouvoir, les manifestants ont donné le coup d'envoi à leur marche sous les cris de "Ulac smah ulac" (pas de pardon), "Ulac lvot ulac" (pas d'élection) et "Djazaïr houra démocratia" (Algérie libre et démocratique). Tout au long de l'itinéraire, organisés en carrés, les manifestants n'ont pas cessé un instant de vilipender le pouvoir en scandant des slogans chers à leur mouvement populaire. "Libérez les détenus" a été le slogan scandé à tue-tête par les manifestants, visiblement galvanisés par la marche de la célébration du double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir, mardi dernier. Le slogan "Pas d'élection" est, incontestablement, le plus répandu dans la marche. Les marcheurs ont parcouru l'itinéraire habituel malgré le jeûne et un temps lourd. La marche les a amenés de l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche jusqu'à El-Qods en passant par la rue de la Liberté avant d'arpenter le boulevard Amirouche et de se disperser dans le calme.