Le mouvement de solidarité et de soutien au journaliste de Liberté, Rabah Karèche, emprisonné pour ses écrits, la semaine dernière à Tamanrasset, s'est étendu, hier, à sa région natale, à Yakourène, où les habitants ont manifesté pour exiger sa libération. Dans son appel lancé avant-hier soir, le comité de village Aït Bouhini a appelé à un rassemblement de soutien pour hier à 11h sur la place des Martyrs qui fait face au siège de la mairie locale. Un rassemblement auquel ont participé des centaines d'habitants venus de tous les villages de la commune de Yakourène. À la fin de ce rassemblement qui a été ponctué par une prise de parole, l'imposante foule présente sur les lieux a improvisé une marche qui a sillonné toutes les artères de la ville avant de revenir au point de départ. Tout au long de leur marche, tout comme durant tout le temps qu'a duré le rassemblement, les manifestants n'ont eu de cesse de scander des slogans appelant à la libération de Rabah Karèche, un enfant de la région estimé de tous, et aussi de tous les autres détenus d'opinion qui croupissent dans les geôles du pouvoir. "Libérez Karèche, libérez la parole", "Libérez la presse, libérez l'Algérie", lit-on sur certaines des pancartes brandies. De nombreux portraits de Rabah Karèche ont été brandis par les manifestants qui exprimaient également leur solidarité envers sa famille, notamment son épouse et ses enfants, restés seuls à Tamanrasset. "À travers cette action, nous exigeons la libération immédiate et sans condition de Rabah Karèche qui a été injustement incarcéré pour des motifs fallacieux qui ne convaincront plus personne et qui ne font que confirmer la nature dictatoriale du pouvoir qui, à travers l'emprisonnement de ce journaliste connu pour son professionnalisme, n'a d'objectif que de faire taire la presse et la museler. Des pratiques d'autant plus honteuses qu'elles sont pratiquées à la veille de la Journée internationale de la liberté de la presse qui coïncide avec le 3 mai", nous a déclaré Mouloud Oukaci, membre du comité de village de Bouhini et du comité de soutien à Rabah Karèche et sa famille. Selon notre interlocuteur, si Rabah Karèche ne venait pas à être remis en liberté dans les plus brefs délais, d'autres actions seront entreprises dans les jours à venir. Pour sa part, le collectif militant de la section RCD dans la même localité de Yakourène a rendu public un communiqué pour appeler à la libération du journaliste. "Nous, collectif des militants de la section RCD Yakourène, dénonçons et condamnons fortement la mise sous mandat dépôt arbitraire de l'enfant de notre commune, le brave journaliste Karèche Rabah. Nous lançons un appel pour sa libération immédiate et sans condition aucune", lit-on dans ce communiqué dans lequel ses rédacteurs soulignent que "Rabah Karèche a été incarcéré injustement pour le seul tort d'avoir exercé son honorable travail de journaliste honnêtement et courageusement".