Au moins quatre manifestants et militants de la révolution populaire du 22 Février 2019 ont été placés en garde à vue après leur arrestation lors de la marche hebdomadaire à Alger, a indiqué le Comité national pour la libération des détenus politiques et d'opinion (CNLD). Ils étaient, en effet, nombreux à être embarqués par les services de sécurité lors de la marche de vendredi dernier, mais la majorité a été libérée hormis ces quatre marcheurs maintenus en garde à vue au commissariat. Ils devraient être présentés devant la justice aujourd'hui, selon la même source. Il s'agit d'Afaf Megari, de Sofiane Wazib (interpellé devant la mosquée Errahma), de Toufik Melab (Tazmalt, Béjaïa) et de Chafik Medjahed (interpellé à Ruisseau), qui avaient été arrêtés avec une quarantaine d'autres manifestants, dont la quasi-majorité a été libérée vendredi soir. Mais selon toujours le CNLD, les parents d'Afaf Megari n'avaient, jusqu'à hier après-midi, aucune nouvelle d'elle. "Jusqu'à cette heure (...) les parents d'Afaf Megari cherchent à voir leur fille qui n'est plus à la division (de la police d'Alger, ndlr), précisant que leur fille ne leur a pas téléphoné, comme le préconise la loi", a rapporté le CNLD. Depuis quelques semaines, les interpellations et placements sous mandat de dépôt des manifestants et militants de la révolution populaire se sont multipliés parallèlement à la répression violente des manifestations à travers plusieurs régions du pays. Durant les deux dernières marches du vendredi à Alger, les services de sécurité ont violemment réprimé des manifestants au cœur de la capitale, au moment où ils venaient de se disperser, malgré le caractère toujours pacifique du Hirak. Les activistes et organisations de défense des droits de l'Homme, le collectif d'avocat des détenus politiques et d'opinion, ainsi que les partis de l'opposition affirment que ce climat de répression s'accentuera à l'approche de la date du scrutin législatif anticipé prévu le 12 juin prochain, que les autorités ont décidé de maintenir, malgré le rejet populaire de cette échéance. Cela avait été le cas pour l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 et le référendum constitutionnel du 1er novembre 2020. Des arrestations ont eu lieu aussi dans d'autres wilayas du pays, où des dizaines de manifestants sont régulièrement arrêtés avant et après les manifestations hebdomadaires. Certains sont interpellés sur le lieu même de leur travail ou chez eux, avec perquisition de leur domicile.