"On veut nos droits avec dignité pour accomplir notre devoir en sécurité, revoir les programmes et les méthodes d'enseignement, retraite anticipée", réclament les instituteurs. Organisé à l'appel de la Confédération des syndicats autonomes de l'éducation, ce sit-in qui devait se tenir en matinée a été rapidement dispersé — au bout de dix minutes— par l'important dispositif policier déployé. Les dizaines d'enseignants qui ont répondu à l'appel de la Confédération des syndicats autonomes pour réitérer leurs revendications socioprofessionnelles n'ont pas opposé la moindre résistance. Ils se sont dispersés dans le calme, mais non sans dénoncer le recours à la force et les menaces du ministère de tutelle, faute, selon eux, d'un dialogue sérieux et constructif. "Nous sommes venus manifester pacifiquement, mais le ministère de l'Education, et pour la première fois de l'histoire, nous a interdit de tenir un sit-in pour nous exprimer", a dénoncé Sadek Dziri, président du bureau national de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef). "On s'adresse au président de la République. Concernant les grèves et ceux qui sont sortis manifester, notamment ceux d'Oran, en grève depuis un mois, c'est pour un seul but, celui d'arracher une amélioration du pouvoir d'achat", a-t-il ajouté. Venus de plusieurs wilayas du pays, les enseignants ont pendant un court instant brandi des pancartes dont les messages sont liés aussi bien à des revendications sociales que pédagogiques et professionnelles : Les protestataires pointent du doigt le ministère de tutelle qu'ils accusent, une fois de plus, de fuir ses responsabilités en essayant d'imposer le dialogue autour du statut particulier des enseignants, au lieu de répondre à leur revendication de revalorisation salariale devant leur permettre de sortir du tourbillon de la chute continuelle de leur pouvoir d'achat. "Nos salaires stagnent depuis 2012 alors que l'inflation n'a pas cessé d'éroder notre pouvoir d'achat", explique un enseignant de langue française, venu de Batna. "En 2021, avec la dévaluation du dinar, notre pouvoir d'achat s'est complètement érodé", a-t-il ajouté, mettant aussi l'accent 0sur la révision du point indiciaire qui est de 45 DA et la mise en place de la retraite anticipée en faveur des enseignants ayant accompli 25 ans de service, estimant que "l'enseignement doit être classé dans la catégorie des métiers pénibles". À la veille de ce sit-in, le ministère de tutelle s'était fendu d'un communiqué menaçant à l'égard des syndicats du secteur qu'il accuse d'abuser du droit à l'exercice syndical. Il a menacé de recourir à la force de la loi s'ils venaient à mettre en œuvre leurs menaces de grève et de boycott des tâches administratives et des examens officiels (5e, BEM et bac), tout en les appelant au dialogue. Mais les syndicats estiment que le dialogue engagé par le ministère de tutelle est plutôt formel et n'a répondu jusqu'à présent à aucune de leurs exigences, même s'ils continuent à répondre favorablement aux invitations du ministre de l'Education nationale Mohamed Ouadjaout.