Cette "prise de contact" entre les responsables du ministère et les organisations syndicales a été marquée par l'absence des représentants de plusieurs corps professionnels du secteur. Le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela) et le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) n'ont pas participé à la réunion "de prise de contact" à laquelle le nouveau ministre de l'Education, Mohamed Ouadjaout, a convié les organisations syndicales du secteur. Dans un communiqué rendu public, le Cela a expliqué que son conseil national, réuni samedi dernier à Boumerdès, a décidé de boycotter cette réunion, arguant "le refus de la politique du fait accompli" et assurant qu'il n'était pas prêt à "faire de compromis quant aux revendications des travailleurs". Cela, en attendant ce qu'il appelle "une sérieuse prise en charge" des revendications des travailleurs. "Dans la situation actuelle et vu les problèmes du secteur et notamment les revendications qui sont en suspens depuis des années, on a considéré que ce n'était pas une réunion qui allait débloquer cette situation, en plus du fait qu'on ne voit pas de changement qui nous permette d'avancer dans le secteur", a affirmé le secrétaire général du syndicat, Zoubir Rouina, qui met en exergue "l'absence d'une volonté politique pour régler les problèmes de l'école". "Pis encore, il y a un recul sur certains acquis, dont la retraite anticipée, le pouvoir d'achat, à travers la promulgation de certaines lois de fait accompli dont la loi de finances, alors qu'en face, il y a un hirak qui, depuis le 22 février, demande le changement", a souligné le SG du Cela. Celui-ci ne ferme, cependant, pas la porte à un dialogue avec les responsables du ministère, à l'avenir. "On ne voit pas l'utilité de cette rencontre. Plus tard, s'il y a des réunions pour le règlement des problèmes qui concernent la scolarité des élèves ou les conditions de travail, peut-être qu'on y assistera. Et c'est là la décision du conseil national. Mais dans les conditions actuelles, on ne peut donner un chèque en blanc à qui que ce soit, et tant qu'il n'y aura pas de changement réel sur le terrain", explique-t-il. Pour sa part, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, n'a pas pris part, ni délégué de représentant à cette réunion, en arguant un "refus de principe". "Je ne peux pas me mettre autour d'une table avec des présidents de syndicat qui ont cautionné le 5e mandat, alors que le Satef était le premier syndicat à se positionner contre le 5e mandat et contre la continuité. En revanche, le syndicat a décidé de participer aux réunions bilatérales pour défendre les dossiers de ses adhérents et des fonctionnaires", a rappelé notre interlocuteur, en regrettant de n'avoir pu tenir son conseil national, mardi dernier, en raison des "pratiques" du ministère qui n'a pas répondu à sa demande. "De plus, dit-il, certains présidents de syndicat ont été appelés pour confirmer leur participation à la rencontre, mais nous n'avons reçu aucun appel dans ce sens. Donc, je ne me considérais pas invité." Cela lui fait dire également que cette manière d'agir "consacre les mêmes pratiques du passé". Les personnel des services économiques (intendants/économes) se sont dit, aussi, "non intéressés" par le dialogue en raison du fait qu'ils ne sont représentés dans aucun des 15 syndicats invités au dialogue. Plusieurs autres présidents de syndicat, qui étaient présents à la rencontre et que nous avons tenté de joindre, n'étaient, hélas, pas disponibles pour nous donner de plus amples détails sur les sujets abordés, notamment les revendications soulevées et la disposition de la tutelle à les prendre en charge.