Les syndicats autonomes du secteur de l'éducation ont appelé, hier, à ne pas reculer devant l'intransigeance de la tutelle jusqu'à satisfaction de toutes leurs revendications. Après trois jours de concertation, à Alger, les représentants des syndicats autonomes du secteur de l'éducation ont annoncé, hier, le maintien du boycott de toutes les procédures administratives liées à la fin de l'année et des examens officiels, sans, précise-t-on, "boycotter les examens", comme cela avait été proposé par certaines sections syndicales. "Soucieuce du déroulement des examens dans de bonnes conditions, l'intersyndicale appelle tout le personnel de l'éducation à tout mettre en œuvre pour réussir cette étape des examens dans l'intérêt de nos élèves", affirment les syndicats protestataires. Dans un communiqué, publié sur la page facebook de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), les syndicats autonomes ont, par ailleurs, réitéré toutes leurs revendications, celles liées notamment à la protection du pouvoir d'achat du personnel de l'éducation. Le document déplore, par ailleurs, l'exclusion du dialogue — instauré par la tutelle, sur instruction du président de la République —, de plusieurs syndicats, à l'instar du Syndicat national autonome des fonctionnaires des intendances (Snafi), ainsi que le Syndicat national des superviseurs des lycées (Snasel). Ce dialogue, rappelle-t-on, avait été initié pour apporter des solutions concrètes aux préoccupations de la famille de l'éducation. Mais plusieurs acteurs du secteur ont déploré, à ce propos, les limites de cette initiative, loin, selon eux, d'apporter des solutions concrètes aux doléances formulées par les protestataires. Les réunions bilatérales tenues avec les partenaires sociaux du ministre de l'Education, Mohamed Ouadjaout, n'ont toujours pas débouché, assurent-ils, sur des solutions à même de satisfaire les protestataires, jugeant que la situation demeure "chaotique" et "désastreuse" dans leur secteur. Le communiqué dénonce également le fait que ce dialogue ait été exclusivement consacré à la question du statut particulier, "ignorant ainsi toutes les revendications essentielles ayant trait au volet social et professionnel du secteur, à l'instar du pouvoir d'achat et le retour à la retraite proportionnelle sans condition d'âge". Dans son communiqué, l'intersyndicale a également appelé la tutelle à dévoiler le statut particulier. Les événements de Bordj Badji-Mokhtar, ayant provoqué une onde de choc nationale, après l'agression sauvage, le 19 mai dernier, de plusieurs enseignantes dans leurs logements de fonction ont été également au cœur des discussions lors de la dernière réunion de l'intersyndicale. Le communiqué appelle, à ce titre, les autorités à la promulgation d'une loi criminalisant l'agression contre les personnels de l'éducation. K. B.