En dépit des avertissements et des appels lancés par le ministère de l'Education concernant la tenue du rassemblement de l'intersyndicale de l'éducation devant le ministère et le boycott des examens, les enseignants ont tenu un sit-in près de la station du métro d'Alger, à Ruisseaux, non loin de l'annexe du département de Mohamed Ouadjaout. Le rassemblement devait avoir lieu devant l'annexe mais il a été empêché par les services de la police, ce qui a contraint les enseignants ayant répondu à l'appel de l'intersyndicale à se contenter d'un regroupement près de la bouche du métro de Ruisseaux. Les protestataires scandaient « on est des enseignants et non des perturbateurs», «on est des nationalistes» ou bien «la honte, un ministère sans décision». Le président de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF), Sadek Dziri, a dénoncé devant les protestataires cet état de fait, précisant que les rassemblements de contestation sont un moyen parmi d'autres pour faire entendre la voix du personnel de l'éducation. Et de préciser qu'il n'y a pas eu de réponses positives aux « revendications légitimes » du personnel de l'éducation, et ce, en dépit des mouvements de grève déclenchés et la sortie des enseignants dans la rue dans la wilaya d'Oran. Pour M.Dziri, « la révision du statut particulier ne suffit pas, elle prendra beaucoup temps, alors qu'il y a d'autres revendications urgentes qui peuvent être rapidement concrétisées ». Ils ont évoqué dans la foulée, la révision à la hausse du régime indemnitaire, « ils disent qu'on est en crise, mais la crise ne doit pas être exclusivement supportée par les fonctionnaires », dira Sadek Dziri. Le président de l'Unpef a sollicité l'intervention du président de la République, « nous exhortons le président à prendre des décisions courageuses au profit de la famille éducative», dira-t-il. Les enseignants protestataires ont également apporté leur soutien et solidarité absolue aux enseignantes agressées sauvagement à Bordj Badji Mokhtar. Zoubir Rouina, porte-parole du CELA, a affirmé au Quotidien d'Oran que le communiqué du ministère de l'Education rendu public la veille du rassemblement « nous a surpris » par le fait, dit-il, que « le rassemblement pacifique des enseignants a préoccupé la tutelle, plus que la situation des élèves qui sont restés sans cours depuis un mois dans certaines wilayas ». Et ce, sans parler « du retard dans les programmes dû à la crise sanitaire et le réaménagement horaire ». M. Rouina a affirmé que la tutelle est appelée à prendre au sérieux les revendications légitimes des enfants de son secteur pour garantir un enseignement de qualité aux élèves et pour une stabilité dans le secteur. Pour notre interlocuteur, « les examens c'est une étape d'évaluation du cursus scolaire et le plus important c'est l'acquisition du savoir et l'école de qualité ». Il affirme que l'intersyndicale devrait se réunir ces jours-ci pour décider des actions à entreprendre. Pour ce qui est de la possibilité de boycotter les examens, le porte-parole du CELA a affirmé que cette décision revient à la base de tous les syndicats qui sont dans la coordination.