La réforme du système éducatif ne touche pas le seul volet pédagogique, mais aussi la gestion des établissements. Pour mener à terme ce projet, le ministère de l'Education a entamé depuis plusieurs mois des conférences dans les différentes wilayas du pays. Ces réunions préliminaires ont permis de dégager les ordres du jour pour les conférences régionales qui se tiennent actuellement. La conférence de la région centre s'est déroulée, hier, au centre de perfectionnement des enseignants à Ben Aknoun. Les directeurs de l'éducation de onze wilayas du Centre, des inspecteurs et des proviseurs ont pris part aux travaux de cette réunion régionale. Lors de ces travaux, les participants ont échangé leurs points de vue et donné leurs avis sur les différents volets inhérents à la future gestion des établissements. “La réforme de l'école touchera aussi le volet gestion. Nous allons préparer l'environnement pour que cela se fasse dans les meilleures conditions et sans encombres. Nous allons vers une gestion collégiale où tous les intervenants auront leur mot à dire”, déclare M. Khaldi, secrétaire général au ministère de l'Education. Il estime, par ailleurs, que “le directeur d'un établissement scolaire est à un poste sensible et important. Désormais, seuls les universitaires pourront postuler à des postes de direction après une formation d'une année durant laquelle ils recevront un enseignement sur la manière de gérer un établissement”. Il révèle à ce titre que 120 postulants à des postes de direction sont déjà en formation actuellement. Il tient à préciser aussi : “La nouvelle gestion ne bloque en rien la liberté d'initiative du directeur. En revanche, il sera aidé par les autres intervenants qui mettront la main à la pâte pour le bon fonctionnement de l'établissement et surtout pour le seul intérêt des élèves.” Cette gestion collégiale devient, en effet, une nécessité pédagogique, car la réforme du système éducatif met l'accent sur les matières scientifiques et sur les constations de l'élève. Ce dernier sera appelé à sortir sur le terrain (usine, entreprise, forêt, plage, etc.), et pour que ces cours sur site soient une réussite, il faudrait préparer l'environnement adéquat. Il ne s'agira plus d'improviser, mais d'organiser des sorties pédagogiques ; c'est pourquoi les parents d'élèves et les collectivités locales sont intégrés dans l'organigramme de la future gestion. “Ce projet d'établissement permettra aux intervenants d'échanger leurs connaissances, de se ressourcer et surtout d'apprendre à se parler”, affirme Mme Younsi, l'inspectrice de l'Académie d'Alger. Elle insiste, enfin, sur l'intérêt de travailler en équipe “pour prendre des décisions collégiales”. Saïd Ibrahim