Reçus au deuxième jour des consultations politiques engagées par le chef de l'Etat avant de composer le prochain gouvernement, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le secrétaire général du RND, Tayeb Zitouni, ont dévoilé une partie des contours du futur gouvernement. Plus loquace que ceux qui l'ont déjà précédé au Palais d'El-Mouradia, le secrétaire général du RND a annoncé que les discussions, qui se sont déroulées entre lui et le chef de l'Etat, ont notamment porté sur la composition du futur gouvernement. "Le Président nous a demandé de fournir des noms de cadres capables de figurer dans le prochain gouvernement. Nous allons donner la liste à la présidence de la République dans les plus brefs délais", a indiqué le secrétaire général du RND à la presse. Pour lui, l'Algérie a besoin d'"un gouvernement de compétences et non pas un gouvernement de partage de butin". Il a également révélé que "le futur gouvernement" sera celui "des convictions et des chantiers" parce que l'Algérie est en phase "de construire une économie forte". Reçu "plus longuement" avant le secrétaire général du RND, le président du MSP, Abderrezak Makri, est plus discret sur les ambitions de son parti. "Nous avons été reçus par le président de la République qui nous a fait part de ses orientations et de ses opinions pour la période post-législatives. Nous avons abordé plusieurs sujets, aux plans économique et politique, et évoqué des aspects présents et futurs", a déclaré M. Makri au terme de l'audience. Cette "longue" rencontre avec le président de la République a été "bénéfique et riche", a-t-il dit, tout en ajoutant : "Nous avons convenu de rester constamment en contact." Ce qui signifie que le parti va certainement jouer un rôle dans l'étape qui suit. Une thèse qui se confirme puisque le président du MSP n'avait pas exclu, lors d'une récente conférence de presse, que son parti pouvait participer à la future équipe gouvernementale. La question sera tranchée prochainement par les instances du parti. M. Makri avait plaidé l'idée d'un "gouvernement d'union nationale". Cela dépendait, selon lui, de plusieurs paramètres à commencer par "la libération des détenus politiques", l'ouverture "des champs politique et médiatique" ainsi que la composition d'un gouvernement d'union nationale. Samedi, le secrétaire général du FLN, Abou El-Fadhl Baâdji, avait, lui aussi, confirmé la thèse selon laquelle on se dirigeait vers la composition d'un gouvernement politique. Aujourd'hui, Abdelmadjid Tebboune recevra, tour à tour, Abdelaziz Belaïd, président du mouvement El-Moustakbal, et Abdelkader Bengrina, chef du mouvement El-Bina. Deux partis qui ont obtenu plus de 40 sièges chacun.