Pour le secrétaire général du FLN, qui a rencontré hier Abdelkader Bengrina, président du parti El-Bina, les discussions avec les partis politiques sont "utiles". Mais uniquement sur les sujets économiques. "Il n'y a plus de discussion possible." Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, ferme ainsi définitivement la porte aux discussions autour de l'initiative politique du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Lors d'une conférence de presse animée hier à Alger en compagnie d'Abdelkader Bengrina, président du parti El-Bina, fondé par des dissidents de l'ancien Hamas, Ould Abbes s'est dit surpris de voir les dirigeants du MSP continuer à évoquer le rôle de l'armée et la nécessité d'aller vers une transition politique en 2019. À l'occasion de la rencontre qui a réuni la semaine dernière le FLN et le MSP, "j'avais dit (à Makri) que cette histoire d'intervention de l'armée dans le débat politique est dépassée (...) Lorsque je suis parti, jeudi, à Sidi-Fredj (pour assister à un hommage rendu à Mahfoud Nahnah, ndlr), j'avais rappelé le même discours. J'ai été surpris d'entendre les mêmes propos" de la part des responsables du parti islamiste, a indiqué Ould Abbes. "Dès lors, il n'y a plus à discuter (...) Il (Makri) n'a qu'à assumer ses responsabilités. Nous l'avons écouté. Maintenant, nous allons travailler avec le courant nationaliste", a indiqué le secrétaire général du FLN. Makri "m'avait dit, poursuit Ould Abbès, que nos gouvernements successifs ont échoué. Je lui ai rappelé que son parti avait partagé avec nous 18 ans de présence au gouvernement. C'est donc leur échec, eux aussi". Même face à un homme acquis à sa cause comme l'est Bengrina, Ould Abbes rappelle qu'"Abdelaziz Bouteflika est une ligne rouge". Pour le secrétaire général du FLN, les discussions avec les partis politiques sont "utiles". Mais uniquement sur les sujets économiques. "Nous sommes favorables aux discussions. Nous partageons l'idée qu'il faut trouver des solutions aux problèmes économiques", a dit Ould Abbes. Le secrétaire général du FLN et le président d'El-Bina sont au moins d'accord sur un point crucial : les deux hommes soutiennent publiquement l'option d'un 5e mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika. "Nous espérons que le président Abdelaziz Bouteflika répondra favorablement" à l'appel qui lui a été lancé par le FLN pour briguer un nouveau mandat présidentiel. "De toute façon, nous allons organiser une session du conseil consultatif pour trancher la question de l'élection présidentielle. Mais à titre personnel, je suis favorable à la poursuite de l'œuvre du Président. Nous sommes favorables au choix de l'Etat", a indiqué Abdelkader Bengrina, qui fut ministre de Tourisme de 1997 à 1999. Après El-Bina, dont le président dit posséder lui aussi une initiative politique, le secrétaire général du FLN rencontrera le président du parti El-Karama, Mohamed Benhamou, et celui de l'ANR, Belkacem Sahli, deux inconditionnels d'Abdelaziz Bouteflika. Interrogé par Liberté sur l'état de santé du chef de l'Etat, le secrétaire général du FLN a refusé de répondre. "J'ai décidé de ne plus parler de l'état de santé du Président. Je constate seulement qu'il vaque à ses occupations, comme tous les citoyens." Ali Boukhlef