"Je n'écris pas par désespoir. Tout mon espoir est dans l'écriture justement." Cette vision de l'écriture est de Yacine Hebbache, qui vient de signer un nouveau roman intitulé Les Âmes invaincues, accompagné d'un recueil de poésie, L'Encre sacrée, aux éditions Tafat. À la fois insolite et attrayant, ce roman vient s'ajouter aux œuvres diverses de l'auteur de Lounès Matoub, ou le chemin vers le mythe, qui, en plus d'être poète, journaliste et essayiste, est un romancier. La couverture du roman, qui est une œuvre d'art, une toile de l'artiste peintre Chafa Ouzzani, intitulée Folie du génocide, illustre parfaitement la tragédie racontée dans la trame. Roman original et unique en ce genre, la trame du livre est composée de deux histoires parallèles, deux drames qui s'alternent en se déroulant au fil de l'histoire. Le roman se déroule dans la ville millénaire de Bougie. Elle s'ouvre sur une rencontre idyllique du couple Selyan-Cyria dans une chambre d'hôtel à Bougie. Ici, ils se racontent leur vie. La première histoire du roman. Une autobiographie de Selyan, le personnage-narrateur qui ne raconte pas seulement "la saga familiale liée à l'histoire de la terre des ancêtres", mais qui relate aussi la seconde histoire. La deuxième histoire justement est celle de la misérable Cyria, sa dulcinée. "Est-ce l'invincible tentation de faire la narration de mon existence qui s'empare de moi ? (...) Ici, dans ce livre, dans les plis et les détours de son écriture enchevêtrée et sous ma plume bivalente, entre Adonis-Juba l'écrivain et l'auteur du livre, et Selyan le merveilleux personnage, le pâle héros du roman, les distances sont souvent abolies." Selyan est un poète rêveur. Un amoureux des lettres. Orphelin dès le bas âge, il lit les livres que son défunt père avait laissés et se fixa un but : devenir écrivain. "Les Muses qui m'ont accordé quelques faveurs m'ont destiné aux lettres", écrit-il. Amant tendre et clairvoyant de Cyria, il accompagne, assiste et soulage la pauvre jeune femme après toutes les catastrophes qu'elle avait endurées. Mieux encore, en lui transmettant "le virus littéraire", il la sauve du suicide.