Enviée pour son ouverture au début des années 1990 par de nombreux pays, notamment arabes, la liberté de la presse en Algérie se réduit au fil des années comme une peau de chagrin. Dans son rapport mondial 2005 sur la liberté de la presse dans le monde, Reporters sans frontières (RSF) classe l'Algérie à la 129e position sur un total de 167 pays évalués. Loin derrière le Koweït, meilleur pays arabe (85) et le Liban (108), l'Algérie devance des pays comme la Syrie (145), l'Arabie Saoudite (154), la Libye (162), l'égypte (143) et la Tunisie (147). En tête du peloton, on retrouve bien entendu les pays scandinaves (Danemark, Suède, Norvège…), alors que la Corée du Nord et l'Erythrée, jugés comme des “trous noirs de l'information”, closent la liste. En Algérie, “le président Abdelaziz Bouteflika tente de mettre au pas la presse privée. Mohamed Benchicou est en prison depuis seize mois, et des peines de prison ferme ont été prononcées contre plusieurs autres journalistes pour des délits de presse. La situation est très difficile en province où les correspondants continuent de subir des pressions et menaces”, commente RSF. Cette ONG relève dans son rapport 2005 que les relations entre la presse privée et les pouvoirs publics se sont nettement détériorées depuis la réélection de Abdelaziz Bouteflika. “Les relations entre la presse privée et le pouvoir se sont détériorées à une vitesse vertigineuse après la réélection, en avril 2004, du président Abdelaziz Bouteflika. Plusieurs journaux, ayant mené campagne contre le ‘candidat-Président' ont subi de cinglantes représailles, confrontés à une asphyxie financière ou aux convocations judiciaires à répétition de leurs reporters”, note cette ONG. Par ailleurs, elle souligne le retour du monopole sur la publicité, les restrictions imposées aux journalistes exerçant pour des médias étrangers, le refus d'accréditation à certains journalistes, les convocations à répétition, la partialité des juges et le retour de l'autocensure. KARIM K.