Le secrétaire général du FLN ne passera pas un été tranquille. L'opposition qui cherche à l'éloigner de la direction du parti s'élargit. Et les griefs retenus contre lui se multiplient puisque Abou El Fadhl Baadji est désormais accusé de dilapidation des biens de sa formation. Si jusque-là la fronde est menée par des responsables locaux, désormais c'est le vice-président du Conseil de la nation qui a décidé de prendre les choses en main. Fouad Sebouta, qui a réussi à se hisser au bureau de la chambre haute du parlement contre l'avis de Baadji, lequel voulait imposer ses propres choix, a regroupé tous les contestataires, éparpillés entre différents groupes. "Jusque-là, chacun vient avec sa liste et sa pétition. Nous avons réuni les pétitions et formulaires pour déposer un seul et unique dossier au ministère de l'Intérieur une fois le quorum atteint", indique Fouad Sebouta, contacté par téléphone. Ce dernier estime que le nombre de signataires a dépassé 270. Un chiffre confirmé par Mohamed Issad, coordinateur du mouvement de redressement, qui travaille désormais avec le vice-président du sénat. "Nous allons déposer le dossier après l'Aïd", confirme le mouhafedh de Blida. Au plan réglementaire, les griefs demeurent les mêmes. Les contestataires reprochent à Abou El-Fadhl Baadji de continuer à gérer le parti en dehors de tout cadre légal. Son mandat devait en effet se terminer fin novembre dernier. Mais l'homme a continué à gérer le parti au-delà de cette échéance. Puis, se sentant "aidé" par des "personnes haut placées", l'homme s'est "mis à gérer tout seul le parti", accusent ses adversaires. Pendant de longs mois, Baadji "n'a réuni aucune instance", affirme un ancien membre du bureau politique. "Au bureau, il ne reste plus que Baadji et l'appariteur", caricature Fouad Sebouta. En plus de la gestion unilatérale du parti, Abou El-Fadhl Baadji est accusé de "se servir des caisses du FLN". "Depuis son arrivée à la tête du FLN, Baadji s'est octroyé un salaire, loue une maison à Club-des-Pins et multiplie les voyages aux frais du parti. Mais qui lui a permis de faire cela ?", s'indigne Sebouta qui compte déposer plainte en référé pour "dilapidation des biens du FLN". L'accusation est grave. Mais, nos tentatives de joindre le secrétaire général du FLN n'ont pas abouti. Il n'a jamais daigné répondre à nos appels. Face à ces attaques qu'il reçoit de toute part, le secrétaire général du FLN n'est pas resté les bras croisés et tente la riposte. Il suspend ainsi des responsables locaux à tour de bras. Depuis quelques jours, il a entrepris de changer le chef du groupe parlementaire du FLN au Conseil de la nation. Mais comme pour le remplacement du vice-président de la chambre haute, l'homme se heurte à l'opposition parmi les sénateurs de son parti qui persistent à vouloir renouveler leurs instances en procédant à des élections.