Dans cette immense étendue boisée de 40 000 ha, chevauchant les wilayas d'El-Tarf et de Guelma, l'incendie est particulièrement incontrôlable, détruisant non seulement des forêts entières de chênes-lièges, mais aussi le parc naturel dont il est partie intégrante. Dans la wilaya d'El-Tarf, les agents de la Protection civile et des forêts, assistés par les éléments de l'ANP et des volontaires, continuent de lutter contre les feux de forêt depuis le 9 août, lorsque des foyers ont éclaté dans 15 zones boisées à travers les communes du nord-est de cette circonscription. Si les fronts des feux ne sont plus actifs dans la plupart des localités affectées, laissant place à des fumerolles, que les directions de la Protection civile et de la Conservation des forêts ne perdent toutefois pas de vue de crainte qu'ils ne repartent, les incendies étaient toujours violents, hier, dévorant des surfaces importantes dans trois régions : à El-Ayoun sur la bande frontalière algéro-tunisienne où les feux ont atteint le couvert végétal de la commune d'Oum Teboul, à Zitouna, à l'est de la daïra d'El-Tarf où l'on dénombre une multitude de foyers à hauteur de la forêt de Meradia Hammam Sidi Salah et surtout dans le djebel Beni Salah. Dans cette immense étendue boisée de 40 000 ha, chevauchant les wilayas d'El-Tarf et de Guelma, qui est considérée comme la plus importante de l'Est algérien, l'incendie est particulièrement incontrôlable, détruisant non seulement des forêts entières de chênes-lièges et d'autres essences précieuses, mais aussi le parc naturel dont il est partie intégrante. "Nous assistons impuissants à une catastrophe naturelle, jamais vécue auparavant. Les feux ont détruit tout le parc, sa faune et sa flore et même les superficies qui étaient réservées pour son extension, et ils avancent toujours à grande vitesse. Les moyens matériels et humains ne sauraient suffire à eux seuls à circonscrire cet incendie en raison de la densité de ce massif forestier et de la nature du terrain", se désole le chef du service protection de la Conservation des forêts de la wilaya de Guelma, Abdelghani Karbou, en indiquant que 4 000 ha au moins du djebel Beni Salah sont partis en fumée. Notre interlocuteur est catégorique en affirmant qu'il sera impossible de venir à bout de cet incendie à moins qu'on utilise les grands moyens comme pour les wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa où l'on a eu recours à des canadairs. Ce qui ne saurait tarder, confie ce responsable, en annonçant que des secours aériens sont sur le point de rallier les wilayas concernées dans l'après-midi. Dans la wilaya d'Annaba, la situation semblait être, en revanche, sous contrôle, après avoir craint le pire pour les habitants des communes les plus exposées aux incendies qui ont enflammé le djebel Edough. Le chargé de communication de la Conservation des forêts de la wilaya d'Annaba, Mohcen Allam, que nous avons contacté, affirme, pour sa part, qu'une accalmie sur le front du feu a été constatée dans l'ensemble des régions affectées et qu'il ne subsiste pour l'heure qu'un foyer dans la commune de Seraïdi, qui se propage en direction d'Aïn Barbar, de Bouzizi et d'Oued Aneb. "Le dispositif de lutte est en place, mais nous avançons avec peine, compte tenu de la nature très accidentée du terrain. Nous sommes, toutefois, en train de reprendre lentement, mais sûrement le contrôle de la situation, pour peu que l'assistance aérienne qu'on nous a promis soit effective. Nous avons communiqué les coordonnées GPS de l'endroit, où nous nous trouvons en ce moment même (samedi 13h30, ndlr) en prévision de l'intervention imminente d'un canadair", confie non sans soulagement ce responsable. Notre interlocuteur signale sous toute réserve que, selon un premier bilan des dégâts occasionnés par ces incendies dans la wilaya d'Annaba, 2 500 hectares dont 80% constitués de broussailles ont été dévastés à travers la commune de Seraïdi, 800 et 100 autres hectares respectivement à El-Eulma et à Bougantas et 9 hectares encore à Kheraza, alors que les évaluations sont en cours dans la zone de Sidi Aïssa et d'Oued Zied.