Le ministre de l'Energie et des Mines a présenté, lors de la réunion du gouvernement, dimanche, une communication sur les "mesures d'urgence pour la relance de l'activité minière et le développement des activités de la branche hydrocarbures". Le ministre n'a cependant pas précisé la nature de ces mesures. Ces dernières s'inscrivent, en fait, dans une nouvelle optique de réorientation de la politique de développement du secteur de l'énergie, avec comme objectif d'assurer en priorité "la sécurité énergétique du pays par la satisfaction de la demande nationale en produits énergétiques et en substances minérales, et de contribuer au financement de l'économie nationale à travers le maintien à un niveau appréciable des revenus provenant des hydrocarbures et des produits miniers". La mise en œuvre de cette politique repose principalement sur le développement de "l'amont pétrolier, sur la valorisation des ressources en hydrocarbures et le développement de projets miniers structurants et stratégiques". À l'issue de cette communication, le Premier ministre a souligné la nécessité d'une "identification précise des potentialités minières nationales, d'une orientation de la stratégie du secteur vers la couverture des besoins des secteurs industriel et agricole en matières premières en mettant un terme à leur importation, et de la promotion de la coopération avec l'université et les centres de recherche dans ce domaine". Par ces mesures en préparation, le gouvernement tente d'inverser la tendance à la baisse de la production des hydrocarbures. Aujourd'hui, le déclin a atteint des niveaux tels qu'il est devenu impérieux de mieux établir les priorités d'investissement dans le secteur pétrolier et gazier dans le but de le relever. En termes chiffrés, la production des hydrocarbures a reculé de "2%" durant le premier trimestre de l'année en cours, selon des statistiques fournies par l'ONS. Cet organisme souligne que ce repli s'explique essentiellement par une baisse de "6,5% de la branche pétrole brut et gaz naturel, malgré la croissance de la production dans les branches liquéfaction du gaz naturel (16,2%) et raffinage du pétrole brut (+1%)". Dans une déclaration récente à Liberté, Ali Kefaïfi, expert en énergie, soulignait que la nouvelle politique énergétique doit préconiser "une meilleure gouvernance, une révision du modèle de consommation énergétique, et des subventions, une réorganisation profonde de Sonatrach, une implication plus forte du secteur privé algérien dans la fourniture de services énergétiques, et dans la recherche-production, un développement plus poussé de la pétrochimie, une utilisation des méthodes de récupération tertiaire à Hassi Messaoud et Rhourde El-Baghel, et un report de dix ans du projet gaz de schiste ...". Pour le moment, il se tourne vers les mines, un secteur laissé en jachère pendant de longues années. Il compte beaucoup sur le projet de Ghar-Djebilet, un gisement qui revêt une importance capitale pour le futur. Un mémorandum d'entente a été signé, il y a quelques mois, entre l'Entreprise nationale du fer et de l'acier (Feraal) et un consortium d'entreprises chinoises pour l'exploitation de ce site.