Liberté : Quelle est la situation de la FAT Aujourd'hui ? M. Bouabdallah : Jamais la FAT ne s'est jamais autant mieux portée. Les résultats que nous avons enregistrés ces cinq dernières années sont les meilleurs que nous ayons connus depuis la création de la fédération en 1963. Les résultats ce sont d'abord les succès remarquables que nos tennismen et nos tenniswomen ont obtenus dans les différentes compétitions internationales. En tant que président de fédération sportive, que pensez-vous de la controverse qui semble opposer le ministre de la Jeunesse et des Sports et le monde associatif sportif à propos du décret d'application de la loi 04-10 ? Mon opinion rejoint celles de toutes les fédérations sportives et du Comité olympique algérien qui nous rassemble tous. Nos opinions se rejoignent car nous pensons tous que le décret en question constitue une régression pour le mouvement sportif algérien. Les dispositions qu'apporte le décret se traduisent ni plus ni moins par une mainmise complète du ministère sur les prérogatives des fédérations. Et cela, en violant directement le principe d'autonomie de la gestion des fédérations consacré par l'article 50 de la loi 04-10. La mise en œuvre de ce décret va se traduire par une bureaucratisation extrême des fédérations, leur ôtant du même coup leur vocation d'association civile libre. Vous comprenez donc pourquoi nous sommes unanimes à dénoncer ce texte qui tourne le dos à l'évolution naturelle des mouvements associatifs dans le monde et va enfermer le mouvement sportif algérien dans un long sommeil dont il n'a vraiment pas besoin aujourd'hui. Comment expliquez-vous alors cette volonté du ministère de la Jeunesse et des Sports de défendre ce texte envers et contre tous ? C'est là une question à poser directement au ministère. Toutefois, je peux oser un essai d'explication. À mes yeux, ce n'est pas le ministère qui est mis en cause mais le ministre lui-même. Nous-mêmes, dans les fédérations, les structures centrales du ministère ainsi que les DJS avons été, pour la plupart d'entre nous, plutôt interloqués par le style de gestion de M. Yahia Guiddoum. Certes, tous les secteurs sportifs n'ont pas eu la chance d'enregistrer les mêmes succès que la FAT. Et nous sommes tous convaincus de la nécessité de lancer des réformes innovantes et de pallier les insuffisances qui freinent le développement du sport dans notre pays. Mais les réformes et les corrections à apporter ne sauraient découler d'approches à la hussarde qui ignorent les expériences réussies et veulent casser tout ce qui a été patiemment construit. Nous sommes les premiers demandeurs de réformes et d'améliorations. Mais que cela se fasse dans la sérénité, dans la concertation… et dans le respect des personnes. Ce n'est pas avec l'invective et la propagation des calomnies que l'on peut réussir quoi que ce soit. Pouvez-vous, Dr Bouabdallah, être plus explicite sur ce que vous appelez “manque de respect”, “invective” et “calomnies” ? Il est de notoriété publique que le ministre de la Jeunesse et des Sports ne fait pas dans la dentelle lors de ses tournées ou à l'occasion de ses rencontres avec ses interlocuteurs. Mais de là à traiter “d'illettrés” les DJS, comme l'ont relevé beaucoup de vos collègues journalistes, il y a un pas que ne devrait pas franchir un ministre de la République. Je peux aussi vous parler de la calomnie que répand en ce moment M. Yahia Guiddoum sur la gestion de la FAT. Et cela, quelques semaines à peine après qu'il eut été particulièrement séduit par le plan de développement 2005-2009 de la FAT que nous lui présentions ! M. Yahia Guiddoum a pris le prétexte de la mise en vente par la FAT d'un terrain — pour financer la réhabilitation d'infrastructures tennistiques existantes — pour jeter l'opprobre sur elle dans la presse et les réunions gouvernementales. K. ABDELKAMEL