Le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, qui a présidé, hier, la rencontre fédérale du parti à Tizi Ouzou, qui avait pour ordre du jour d'expliquer aux cadres locaux le choix de la participation aux élections locales dans une conjoncture politique aussi particulière, a expliqué que cette option est dictée par plusieurs impératifs internes et externes au parti. "Nous sommes conscients de la difficulté vu que le dispositif juridique et réglementaire qui entoure ces élections travaille contre l'intérêt des partis politiques, et qu'à travers ces élections, le pouvoir veut poursuivre la mise en place de sa feuille de route d'une façon unilatérale et sans concertation avec les forces politiques", analyse le premier secrétaire du FFS. "Mais malgré tout cela, nous avons décidé en toute conscience de prendre part à ces élections qui doivent constituer un rendez-vous majeur pour le FFS. Notre participation est dictée par plusieurs impératifs", s'est défendu Youcef Aouchiche. Tout en réaffirmant que les conditions d'un scrutin libre et transparent "ne sont pas réunies" et que le dispositif électoral actuel profite beaucoup plus au pouvoir et à ses relais qu'aux partis politiques et encourage la dépolitisation de la société, le premier secrétaire du FFS estime que cette participation permettra de s'engager, dit-il, "pour reconquérir des espaces qui, jusque-là, étaient occupés par des charlatans, des extrémistes et des aventuriers, contre lesquels il faut s'ériger au même titre que le populisme qui n'a jamais construit les Etats, ni servi la démocratie mais fait plutôt le lit à la dictature", a-t-il encore soutenu. Le choix de la participation répond également à l'impératif, dit-il, de "reconquérir de nouveaux espaces et préserver les espaces de lutte déjà gagnés pour ne pas les laisser entre les mains de la maffia locale, du pouvoir ou encore des aventuriers et des extrémistes qui ont des agendas qui sortent de l'agenda nationaliste et patriotique dans lequel nous nous inscrivons fondamentalement". Outre les impératifs de proximité avec le citoyen et de redynamisation des structures du parti, un des objectifs majeurs de cette participation est, selon l'orateur, "de ne pas céder le pouvoir local au pouvoir pour placer ses représentants et ses relais". Une preuve, a-t-il laissé entendre, que le FFS n'a ni changé de cap ni renoncé à son engagement dans la révolution du 22 Février. "Notre participation n'est nullement un renoncement à notre engagement au sein de la révolution pacifique du 22 Février 2019, ni un abandon des détenus politiques et d'opinion que nous continuons à défendre, ni encore une accointance avec le pouvoir mais, bien au contraire, nous avons alerté à plusieurs reprises sur la nécessité d'engager un processus politique en mesure de capitaliser cette dynamique et de sortir avec un projet politique qui réunira tous les Algériens afin de proposer des solutions raisonnables pour une sortie de crise", a-t-il expliqué. L'autre impératif, selon Aouchiche, est lié à la situation en Kabylie. "Notre choix de participation est dicté par la précipitation de certains événements qui nous menacent en tant qu'Etat national. Des cercles occultes intra et extra pouvoir veulent aujourd'hui isoler la Kabylie du reste du pays, il est de la responsabilité historique, politique et stratégique du FFS de faire barrage à ces forces, quelles que soient leurs appartenances et leurs idéologies", justifie encore le dirigeant du FFS. Conscient de la difficulté à participer aux élections locales dans un contexte hostile, les responsables du FFS multiplient les sorties pour tenter de convaincre de la pertinence de son choix. Délicate mission.