Un montant global de 2 790 milliards de dinars a déjà été injecté dans les opérations d'assainissement à répétition des entreprises publiques. Le ministre de l'Industrie, Ahmed Zaghdar, a appelé lors d'une réunion, dimanche, avec les patrons des entreprises publiques, les gestionnaires des actifs publics à auditer les capitaux marchands dont ils sont responsables et suggérer des pistes de travail à même de relancer l'activité industrielle. L'Etat n'en finit pas de voler au secours des entreprises publiques nonobstant les surcoûts de la démarche et les critiques des économistes qui y voyaient l'attitude d'un serpent qui se mord la queue. Le ministre de l'Industrie a appelé à la relance dans les plus brefs délais des entreprises industrielles à l'arrêt ou en difficulté, lit-on dans un communiqué diffusé par ses services à l'issue de ladite réunion. Il s'agit, selon lui, de traduire en actes les engagements de l'Exécutif inscrits au crayon-feutre dans son plan d'action validé, jeudi, par les parlementaires de la Chambre basse. La énième opération d'assainissement des entreprises du secteur public a un peu stupéfait les milieux économistes, étant donné les coûts de la démarche et l'absence de retours sur investissement, alors que le pays fait face à de sérieuses tensions financières. 2 790 milliards de dinars ont été injectés dans les opérations d'assainissement à répétition des entreprises publiques sans compter les aides directes et indirectes consenties par le Trésor public et les banques. Les sempiternelles interventions de l'Etat propriétaire, à coups de centaines de milliards de dinars, n'ont pas évité à plusieurs de ses entreprises de se retrouver, à nouveau, à cours de trésorerie. En cause, mauvaise gestion, nominations politiques à la tête des entreprises, foisonnement des centres de décision, difficultés opérationnelles, manque d'innovation aussi bien dans les produits que dans l'approche marketing, grèves et instabilité sociale chronique, etc. Pour donner corps aux récents engagements du gouvernement, le ministre de l'Industrie a instruit les responsables des groupes industriels publics, présents à ladite réunion, pour étudier la situation de leurs entreprises et unités à l'arrêt ou en difficulté et les mécanismes permettant de les relancer. Le ministre a insisté sur "la nécessité de relancer ces unités et entreprises dans les plus brefs délais, conformément aux orientations du président de la République et des instructions du Premier ministre, et ce, à travers le redémarrage de leurs activités ou leur transfert vers d'autres branches rentables sur le plan économique", lit-on dans le communiqué du ministère de l'Industrie. Le ministre de l'Industrie a également instruit les responsables de son secteur à "formuler des propositions tangibles en vue de les examiner et de les mettre en œuvre dans les plus brefs délais". En plein débat sur la restructuration et la gouvernance des entreprises publiques, Ahmed Zaghdar a insisté sur l'impératif de revoir la gestion des groupes industriels publics notamment ceux en difficulté, soulignant l'intégration des contrats de performance dans le mode de gestion. Lors de ladite réunion, il était question également de recenser les entreprises et unités en arrêt d'activité et d'autres en difficulté, de définir les causes à l'origine de cette situation et de débattre des mécanismes susceptibles de relancer ces entreprises. En quête d'argent frais pour nombre d'entre elles, les entreprises publiques vont devoir solliciter à nouveau le concours financier de l'Etat propriétaire, au-delà des questions liées à la gouvernance et la restructuration. L'Exécutif a annoncé dans son plan d'action le projet d'auditer et d'évaluer les capitaux du secteur public marchand pour, ensuite, procéder à l'ouverture du capital des entreprises. Entre celles qui doivent se transformer pour séduire les épargnants et les autres qui veulent renaître de leurs cendres, l'Etat doit à nouveau mettre la main à la poche pour sauver ses entreprises. Il a déjà commencé à faire tourner la planche à billets à la fois pour renflouer les caisses du Trésor qui supporte une bonne partie de la dette des entreprises et celles des banques afin de relancer l'activité crédit.