Ce n'est pas la première fois que les partisans de l'ancien régime du président déchu, Omar al-Bechir, sont accusés d'être derrière le mouvement contre-révolutionnaire, dans l'espoir de revenir au pouvoir dont ils ont été chassés en avril 2019. Les autorités de transition soudanaises affirment avoir déjoué hier une tentative de coup d'Etat, attribuant cette action à des responsables militaires et civils proches de l'ancien président, ont rapporté les médias locaux et les agences de presse. "Une tentative de coup d'Etat manqué, menée par un groupe d'officiers des forces armées et de civils issus de l'ancien régime (...), a été maîtrisée à l'aube (hier, ndlr)", a déclaré à la télévision d'Etat le ministre de l'Information, Hamza Baloul, affirmant que "les chefs du complot manqué" ont été arrêtés et que la situation est désormais "sous contrôle". Réagissant à ce putsch raté, le Premier ministre de transition, Abdellah Hamdok, a déclaré dans un discours télévisé que ses auteurs "ont bien préparé" leur projet, citant les différentes manifestations que connaît le pays depuis trois jours. "La détérioration de l'état de la sécurité dans des villes, le blocage de routes nationales, la fermeture de ports et l'incitation continue contre le gouvernement civil" font partie du plan de renversement du gouvernement de transition, énumère M. Hamdouk, faisant référence, entre autres, au blocage du Port-Soudan lundi par des manifestants en signe de protestation contre l'accord de paix conclu entre Khartoum et des rebelles en 2020. Hier, le puissant chef paramilitaire et membre du Conseil de souveraineté, Mohamed Hamdan Daglo, un ancien du régime Bechir surnommé "Hemeti", a déclaré dans un discours à ses combattants : "Nous ne permettrons pas un coup d'Etat." "Nous voulons une véritable transition démocratique avec des élections libres et justes", a-t-il ajouté, selon l'agence officielle Suna. La tentative "de coup d'Etat (...) souligne clairement l'importance d'introduire des réformes dans l'armée et l'appareil sécuritaire", a encore dit hier le Premier ministre. Le gouvernement Hamdok veut aussi en finir avec la crise économique, entreprenant une série de réformes difficiles pour pouvoir bénéficier d'un programme d'allègement de la dette du Fonds monétaire international (FMI). Ces mesures, portant notamment sur la réduction des subventions et l'instauration d'un flottement contrôlé de la monnaie locale, ont été jugées trop sévères par de nombreux Soudanais. Des manifestations sporadiques ont récemment eu lieu contre ces réformes et l'augmentation du coût de la vie. Ce n'est pas la première fois que les partisans de l'ancien régime du président déchu, Omar al-Bechir, sont accusés d'être derrière le mouvement contre-révolutionnaire, dans l'espoir de revenir au pouvoir duquel ils ont été chassés en avril 2019. Au début du processus de transition, les partisans d'al-Bechir ont essayé de faire imploser l'institution militaire en menant des actions de répression contre les manifestants qui réclamaient justice pour les militants tués durant les manifestations ayant conduit à la chute de l'ancien régime entre novembre 2018 et avril 2019.