Les forces pour la liberté et le changement ont qualifié l'attentat avorté d'hier contre Abdellah Hamdouk de tentative d'attaquer et de faire avorter la révolution soudanaise. Le Premier ministre Abdallah Hamdouk, du gouvernement de transition au Soudan, a échappé de justesse à un attentat, lors du passage de son convoi au centre de Khartoum, ont rapporté des sources officielles, faisant état d'un policier blessé et de deux voitures touchées par les explosions. "Une explosion s'est produite au passage de la voiture du Premier ministre Abdallah Hamdok, mais grâce à Dieu personne n'a été touché", a écrit Ali Bakhit, le chef de cabinet de M. Hamdouk, sur son compte facebook. Le Premier ministre était en route vers le siège du Premier ministère, selon le ministre de la Communication, Fayçal Salah, lors d'un point de presse organisé l'après-midi. "Le convoi a été attaqué à Kobri Kouper, au nord-est de Khartoum", a-t-il ajouté, précisant que l'explosion d'une bombe posée au bord de la route avait été suivie de tirs nourris, provoquant d'importants dégâts sur les voitures accompagnant le Premier ministre. Ce dernier a annulé toutes ses activités pour hier, a annoncé un communiqué de son gouvernement. Cette attaque a fait réagir les Soudanais qui se sont mobilisés durant des mois entre novembre 2018 et avril 2019 contre l'ancien régime du président déchu Omar al-Bachir, aujourd'hui en prison et qui pourrait être remis à la Cour pénale internationale de La Haye pour ses présumés crimes contre l'humanité au Darfour. À la tête de la révolution, les Forces pour la liberté et le changement ont qualifié l'attentat avorté d'hier contre Abdellah Hamdouk de "tentative d'attaquer et de faire avorter la révolution soudanaise". Cette coalition de l'opposition a eu une réunion de travail en milieu d'après-midi avec M. Hamdouk, a indiqué un communiqué du Conseil des ministres soudanais. M. Hamdouk a ensuite réuni ses ministres pour une réunion extraordinaire, selon l'un de ses aides. C'est la "révolution soudanaise qui a été visée par cette attaque (...) mais nous ferons en sorte que cette révolution poursuive sa marche", a souligné le Conseil des ministres. "Je veux rassurer le peuple soudanais que je me porte bien et que ce qui s'est passé n'arrêtera pas la marche (du Soudan) sur la voie du changement", a écrit pour sa part le Premier ministre sur twitter. Réagissant à son tour à l'attentat d'hier, le vice-Premier ministre et non pas moins chef des controversées Forces d'intervention rapide de l'armée soudanaise, Mohamed Hamdane, a appelé à la rédaction d'un pacte de sauvegarde de la révolution, soulevant moult questions sur cette initiative à Khartoum. M. Hamdane a laissé entendre en effet que la révolution qui a fait emprisonner al-Bachir, après trois décennies de règne absolu, est sérieusement menacée par les transfuges de l'ancien régime et les opposants à l'accord conclu entre l'opposition soudanaise et l'armée pour mener une période de transition de trois ans.