Résumé : Da Ali a attendu le chirurgien qui se révèle être une femme ayant une grande expérience. Elle lui explique que le professeur a eu un empêchement et qu'il a l'habitude de lui confier ses malades, car elle l'assiste depuis des années. L'opération de Latéfa a été plus difficile et compliquée. Tout comme sa femme, il ne s'attendait pas à ce qu'on retire le sein à Latéfa. Houria est sous le choc, sa fille a été massacrée dans sa féminité. -Ma pauvre fille, quand elle saura... Houria fond en larmes. Elle s'accroche à l'épaule de son mari et pleure. Elle comprend maintenant pourquoi sa fille ne voulait plus se marier. Mais lorsqu'elle a décidé de faire "la pause", il était juste question de retirer la tumeur, c'est tout. -Qu'est-ce qui s'est passé ? -On finira par le savoir, ya m'ra, courage, la prie Da Ali. Moi aussi, je souffre de la voir ainsi, mais nous ne devons rien lui montrer. Elle a besoin de notre force pour avancer. Mais Houria ne parvient pas à se ressaisir, elle pleure de plus belle. Elle ne comprend pas pourquoi cela arrive à sa fille chérie. Da Ali la sait fragile, et il ne serait pas étonné si elle tombe malade à son tour. -Ya m'ra, arrête de pleurer. Elle ne doit pas te voir comme ça. Nous devrions être près d'elle. Erhem waldik, barkay, matzidilich entya. Moi aussi, je suis à bout, mais je ne veux pas craquer maintenant. Respire calmement, respire... Il faut que tu retrouves ton calme. Fais-le pour Latéfa. Houria suit ses conseils, respire profondément, puis expire lentement. Elle finit par se calmer même si elle a encore le cœur serré. Elle sait que son mari a raison. Ils ne doivent pas flancher maintenant. Elle s'en va se rafraîchir le visage, puis tente d' y accrocher un sourire. Elle refoule les larmes, sa fille a besoin qu'ils lui communiquent leur amour et de la positivité malgré tout. Elle respire un bon coup avant de retourner près de Latéfa qui se réveillait. -J'ai la bouche sèche et un goût amer. S'il te plaît, donne-moi de l'eau. -L'infirmière a dit non. Tout à l'heure, ma fille chérie, patience. Da Ali entre à cet instant. Il sourit et lui chatouille les pieds qui sortent du drap. -Arrête papa, ça ne me fait pas rire, je suis tellement fatiguée. -Dès que nous aurons l'accord de l'infirmière, tu pourras boire de la tisane. Est-ce que tu as mal quelque part ? -J'ai la tête lourde, les yeux qui se ferment seuls... Et un peu mal au cœur. -C'est normal, après une opération de plusieurs heures. Cela finira par passer, tu es une grande fille courageuse. Mais si tu sens vraiment mal, je peux demander à une infirmière de voir les consignes du chirurgien. -Non, non, reste ! Une infirmière a apporté deux sièges. Ils la remercient et s'assoient tout près du lit. Houria garde la main de Latéfa dans la sienne. -Essaie de dormir encore un peu. Nous ne bougerons pas d'ici, promet la mère. Nous ne te laisserons pas seule. Da Ali a sorti un petit Coran et se met à réciter des versets pour la guérison. Sa voix douce la berce et elle finit par s'endormir. Ou est-ce l'effet de l'antalgique que l'infirmière vient d'injecter dans le sérum ? En voyant que le drain a ramené beaucoup de liquide et que la bouteille est presque pleine, elle se presse d'en apporter une vide et la change. -Est-ce normal ?, demande Da Ali. Tout ce liquide plein de sang ? -Oui, il faut qu'il soit rejeté. Elle gardera le drain, tant qu'il y aura du liquide. Vous verrez qu'au fil du temps, il y en aura moins et cela prouvera que sa plaie guérit. -Inchallah, soupire-t-il. Merci. L'infirmière vérifie que Latéfa n'a pas de fièvre et que sa perfusion fonctionne avant de les laisser en famille. Houria a ouvert la fenêtre, pour chasser l'odeur du liquide nauséabond. Elle aère la chambre, laissant la porte de la chambre ouverte un moment. Elle ne pleure plus, lorsque son portable sonne, elle le tend à Da Ali pour qu'il réponde à sa place, il sort dans le couloir. C'est leur fils aîné Hosni, ce dernier est marié et vit à Oran. Il était absent lors de la dernière réunion familiale. Da Ali regrette de ne pas l'avoir informé des derniers évènements.
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