Résumé : Lorsque Tarek la voit en pleurs, il pense au pire. Il presse Lila de questions si bien qu'elle finit par se confier à lui. Tarek pense qu'ils ont encore une chance de se retrouver. Lila avoue avoir menti sur sa situation. Epuisée moralement, elle quitte l'hôpital après lui avoir promis de le tenir au courant. Elle pleure, et en veut terriblement à la mère de Hamid. Le fait qu'aucune femme n'a pris sa place la réconforte un peu, elle se presse d'aller au salon. Dès qu'elle y arrive, elle trouve les employées et les clientes en train de déjeuner. Houria a fait une offrande. -Bon appétit les filles. -Merci, figure-toi que le restaurant a fait une affaire en or, aujourd'hui. Tous les clients d'aujourd'hui sont invités, elle a tout réglé d'avance. C'est une dame généreuse. -Sadaka mekboula inchallah. -Viens, sers-toi ! C'est encore tout chaud, lui dit l'une d'elles. -Je ne peux rien avaler pour l'instant, dit Lila. Profitez-en. Le temps de ranger ses affaires dans son casier et de se rafraîchir, elle va derrière le comptoir. Elle n'est pas surprise d'entendre son portable sonner, elle décroche rapidement. -Je te manque déjà ? -Oui ! Figure-toi que toute la famille est réunie, lui apprend Latéfa. Il ne manque que toi, tu peux confier la fermeture du salon à qui tu veux. Je te veux près de moi. Lila pense à rentrer chez elle à se reposer après toutes les émotions de la matinée. Elle voudrait rester seule et s'écouter. -Latéfa, mon amie, ma sœur, je viendrais une autre fois. Je ne me sens pas bien, avoue-t-elle. J'ai le cœur au bord des lèvres. Je pense à Hamid, à sa mère... C'est dur, soupire-t-elle. J'ai besoin de souffler, de retrouver mes esprits. Si tu le permets, bien sûr. -Et comment ? Tu n'es pas une employée comme les autres. Tu es libre de quitter le salon quand tu veux, répond Latéfa. Tu es mon amie, avant tout, si tu as besoin de parler, appelle-moi. Lila le lui promet. Elle ne quitte pas tout de suite le salon. Elle tente de s'occuper l'esprit pour ne plus penser à Hamid. De l'autre côté de la ville, chez Latéfa, il règne une bonne ambiance. Ses frères, ses belles-sœurs et leurs enfants sont réunis dans le salon. La femme de Hosni, Karima, est aussi venue d'Oran. Elle reste près d'elle, à bonne distance de Houria qui ne cesse de lui jeter des coups d'œil haineux. -Ignore-la s'il te plaît ! Je sais que c'était difficile de revenir ici après tout ce qui s'était passé. Ta présence illumine encore plus ce jour spécial. Cela me fait du bien de t'avoir près de moi. -Ma visite surprise n'a pas plu à tout le monde. Louanges à Dieu, elle n'a pas fait d'AVC. Je m'en serais voulue toute ma vie. Hosni est son demi-frère. Il a perdu sa mère alors qu'il était encore un enfant. Da Ali a vite fondé une nouvelle famille. Entre eux, le contact passe bien. Hosni et sa mère ne se sont jamais entendus. Elle a espéré qu'en le mariant à sa nièce, ils se rapprocheraient, mais elle s'est trompée sur son compte. Karima a bien vu qu'elle traitait mal Hosni. Le couple a décidé de s'installer à Oran, loin d'eux, ne prenant de leurs nouvelles que par téléphone, lorsque Da Ali et Latéfa n'allaient pas les voir. -Impossible ! Ma mère n'a pas de cœur, murmure Latéfa, sans méchanceté. Sinon, on l'aurait su. Papa est plus sensible qu'elle. En fait, ma mère est toujours marquée par ses origines modestes. Elle veut toujours en faire plus que les autres. Il faut que les gens nous envient. Mais la maladie a gâché tous ses plans... Pauvre maman, malgré son sale caractère, je l'aime. Karima, j'apprécie l'effort que tu as fait pour moi. J'espère qu'un jour, vous pourrez tourner la page et repartir sur de meilleurs sentiments. -Amine, moi aussi, je l'aime, confie Karima. Ne le lui dis pas, mais je lui suis reconnaissante de m'unir à Hosni. Ton frère est adorable, je regrette seulement de ne pas avoir d'enfant. Regarde-le jouer avec tes neveux et tes nièces. J'ai mal en le voyant privé de la joie d'être père. -Vous finirez par en avoir, je n'en doute pas. J'espère seulement être là pour les gâter, souhaite Latéfa en se rappelant que son temps est peut-être compté. Tu m'excuses une minute. Elle a remarqué que son père a demandé à Hosni de le rejoindre à la terrasse après avoir reçu un coup de fil. Elle les suit alors qu'ils s'apprêtent à filer en douce.
À SUIVRE [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.