Pour le président du MSP, ce qui se passe "remet en cause la volonté politique exprimée en haut lieu et les engagements du président de la République à respecter la volonté populaire et la moralisation de la vie politique". Les responsables du Mouvement de la société pour la paix (MSP) sont mécontents et ils le font savoir. Pour cause, le nombre visiblement important des listes du parti en prévision des prochaines élections locales, passées à la moulinette de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), présidée par l'ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi. "Les listes des candidats ont connu un véritable massacre, à commencer par le refus massif de signatures, sous prétexte de ne pas s'inscrire sur les listes électorales alors qu'ils détiennent leur carte d'électeur et ont participé à tous les scrutins précédents. Du coup, ils ne doivent pas assumer les falsifications électroniques les visant et les opérations de sarclage auxquelles sont soumises nos listes de façon illégale et immorale, ou encore les décisions sécuritaires, politiques et administratives arbitraires qui ne sont pas fondées sur des décisions judiciaires définitives privatives de liberté", a asséné le président du MSP, Abderrezak Makri, dans un communiqué rendu public hier à l'issue d'une réunion tenue entre le bureau exécutif du parti et l'Anie. Après analyse des listes rejetées, le président du parti islamiste est arrivé à une conclusion : cette opération obéit à "une politique bien étudiée ciblant les éléments compétitifs" de son parti et constitue, à ses yeux, "une sorte de fraude préalable et un contrôle vulgaire des résultats des élections". "Ce qui se passe est une véritable mascarade et une page noire sur le front de la démocratie dans le pays. Ce qui nous oblige à coordonner avec nos partenaires politiques", a dénoncé M. Makri, avant de glisser : "La position finale du parti sur ces élections est ouverte à tous les scénarios." Façon à lui d'agiter la menace du retrait de son parti des élections locales prévues pour le 27 novembre prochain. Pour le président du MSP, ce qui se passe avec cette opération de tamisage des listes électorales "remet en cause la volonté politique exprimée en haut lieu et les engagements du président de la République à respecter la volonté populaire et la moralisation de la vie politique" avant de tirer à boulets rouges sur l'Anie, estimant que "sa façon de travailler à l'occasion de ces élections montre qu'elle est pire que les précédentes". "La crise de la démocratie dans le pays est dans les mentalités sclérosées et les pratiques autoritaires et non dans les textes réglementaires", a soutenu M. Makri, estimant que "toute menace sur le succès des prochaines élections locales est une menace sérieuse pour ce front interne" qui, de son point de vue, devait être renforcée face aux défis internes et menaces extérieures.