Sans pour autant remettre en question sa prochaine participation aux élections locales anticipées du 27 novembre, le Front des forces socialistes (FFS) dresse un premier bilan pour le moins "pessimiste et sombre" de la situation pré-scrutin. En cause, le "traitement sécuritaire" exagéré des listes des candidats du parti et la présence du nom du présumé assassin d'Ali Mecili pour ces élections. Le FFS s'insurge quant à la présentation à nouveau du dossier de candidature de ce dernier dans la commune d'Aït R'zine, dans la wilaya de Béjaïa, au moment où les dossiers des militants du parti sont rejetés. Dans un communiqué rendu public hier et signé par le premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, le FFS, rappelant la première tentative du "prétendu" assassin d'Ali Mecili de se présenter déjà lors des élections de 2017, estime que "cette démarche est un affront à la mémoire du défunt et une provocation contre sa famille et notre parti". Toujours à ce propos, la direction du parti rassure ses militants sur le suivi "de près" de cette affaire et indique qu'elle n'acceptera jamais que son dossier de candidature soit retenu. "Nous restons déterminés à faire toute la lumière sur les circonstances de l'assassinat du camarade Ali Mecili afin de lui rendre justice", ajoute le communiqué. Concernant le premier point, le FFS dénonce les dépassements et le traitement sécuritaire du scrutin "qui reste avant tout une action politique qui ne peut être traitée que sous ce prisme", expliquant que l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) est en porte-à-faux avec l'article 185 de la loi électorale. "L'Autorité se soumet complètement aux rapports premiers des services de sécurité sans preuves réelles et en l'absence de décisions définitives de la justice" pour rejeter les dossiers de ses candidats, précise le FFS. Ce dernier prend à témoin l'opinion publique sur les raisons invoquées par l'Anie pour rejeter les candidatures du parti en les qualifiant d'"obscures", sans fondements juridiques et manquant d'objectivité. Le communiqué évoque également le choix des candidats ciblés, "ceux qui ont le plus de poids et de compétitivité" dans chacune de ses listes. À ce sujet, le parti va plus loin en accusant l'Anie de vouloir même remettre en cause le patriotisme de ses candidats, exclus, selon le communiqué, à cause de leur militantisme pacifique et de leurs avis d'opposants. Un état de fait que refuse catégoriquement le FFS, le qualifiant de nouvelles atteintes aux libertés fondamentales et faisant porter la responsabilité d'une telle situation au pouvoir et aux décideurs qui "supporteront seuls les conséquences de ces pratiques injustes et antidémocratiques sur lesquelles, nous ne resterons pas muets", promet le parti. Le FFS estime que l'utilisation arbitraire de la loi électorale équivaut à une "guerre déclarée contre les partis et la politique en général", ce qui laisse présager l'entrée du pays dans une nouvelle ère de "zéro politique". La formation politique a également tenu à rappeler les raisons qui l'ont poussée à participer à ce scrutin, malgré un contexte général dégradé, politiquement, économiquement et socialement, ainsi que d'autres obstacles administratifs et techniques dont une loi électorale "antipolitique". En face, ajoute le même document, "on retrouve un système qui travaille de toutes ses forces à consolider les réticences politiques et encourager les boycotts électoraux, ce qui cache une intention délibérée de vider la société de toute forme de combats politiques et de s'attaquer à toutes les formes d'organisation libre". En dernier lieu, le FFS confirme qu'il épuisera toutes les voies légales et politiques, afin de redonner de la considération à ses candidats et d'honorer ses positions nationales.