La flambée des prix du gaz devrait perdurer jusqu'au printemps 2022. C'est du moins ce que prévoit Cedigaz, une institution internationale spécialisée dans la collecte et l'analyse de données sur le gaz, dans son rapport sur "les tendances des marchés du gaz naturel pour le 3e trimestre 2021". Cedigaz estime que "la flambée des prix du gaz est exceptionnelle par son ampleur et sa durée". Elle s'explique par une accumulation progressive de facteurs aussi bien du côté de l'offre que de la demande mondiale. "Les perspectives de marché nous montrent que cette flambée des prix devrait perdurer jusqu'au printemps 2022", indique Cedigaz. Sur le marché spot, le rapport fait remarquer que le troisième trimestre de l'année en cours est marqué par une explosion des prix spot européens et asiatiques qui se sont envolés vers " des sommets stratosphériques" de 30 à 40 dollars par MBtu au tournant du dernier trimestre. Sur les neuf premiers mois de l'année, les prix spot européens et asiatiques ont enregistré des hausses record de respectivement 357% et 107% a constaté Cedigaz. L'augmentation sur le marché spot ne rapporte pas grand-chose à l'Algérie ou très peu. L'exportation de son gaz se fait essentiellement à travers des contrats à long terme. Selon Cedigaz, les prix des contrats à long terme indexés sur le prix du pétrole ont poursuivi leur tendance haussière au troisième trimestre pour atteindre plus de 10 dollars par MBtu en septembre, contre une moyenne de 8 dollars par MBtu au 2e trimestre. Au Japon, le prix moyen est estimé à plus de 13 dollars par MBtu en septembre, contre 9 dollars par MBtu en juin. "Cette divergence extrême entre les prix indexés et les prix spot marque une rupture par rapport aux années précédentes où les prix indexés ont été généralement plus élevés que les prix spot", souligne le rapport de Cedigaz. Ce dernier indique, également, qu'au troisième trimestre 2021, la demande mondiale de GNL a continué à s'accroître, en hausse de 5% par rapport au même trimestre de l'année précédente. Cette croissance est tirée par les besoins du nord-est de l'Asie, la Chine en tête, et dans une moindre mesure par l'Amérique latine (Brésil). Sur un marché mondial tendu, les cargaisons de GNL ont toujours été massivement dirigées vers l'Asie au détriment de l'Europe, qui a vu ses importations de GNL baisser de 35% par rapport au trimestre précédent. "La concurrence très forte entre l'Europe et l'Asie pour accéder à l'offre disponible de GNL se reflète dans une corrélation quasi parfaite entre les prix spot des deux continents qui atteignent des niveaux similaires", souligne Cedigaz. Cette tendance met en lumière la mondialisation des marchés gaziers et la "commoditisation" du GNL qui s'accélère grâce à une offre contractuelle de plus en plus flexible, à l'expansion du marché spot et aux arbitrages croissants sur les prix et sur les marchés. "La Chine, qui devrait devenir le premier importateur de GNL en 2021, a un impact de plus en plus fort sur les prix internationaux", fait remarquer le rapport.