Le poids de l'histoire est toujours là à peser sur le présent. La France de Jacques Chirac demandera-t-elle pardon au peuple algérien comme l'a exigé à maintes reprises le président Bouteflika ? C'est un anniversaire un peu particulier que commémore aujourd'hui l'Algérie. Pour la 51e célébration du déclenchement de la guerre de libération nationale qui a donné lieu, 7 années plus tard, à l'indépendance, le débat sur la reconnaissance des crimes coloniaux est entamé. Entre Alger et Paris, les choses commencent donc à bouger. La signature probablement en décembre du traité d'amitié algéro-français et le déplacement en cette occasion du chef de l'état français, Jacques Chirac, est un signe de l'amorce d'une nouvelle dynamique dans les relations bilatérales. Mais il reste que le poids de l'histoire est toujours là à peser sur le présent. La France de Jacques Chirac demandera-t-elle pardon au peuple algérien comme l'a exigé à maintes reprises le président Bouteflika ? En fait, les acteurs de l'histoire des deux pays sont mis en demeure de régler le litige historique. Si Paris soutient mordicus que le travail de mémoire incombait aux historiens, Alger soutient tout à fait le contraire. En l'occurrence cette mission doit être précédée d'une décision politique préalable à toute action de cet ordre d'autant que l'histoire contemporaine est riche en ce genre d'exemple. La refondation des relations algéro-françaises sur la base du respect mutuel et des intérêts communs est-elle alors possible ? Le vote par l'assemblée nationale française de la loi du 23 février qui dans son article 4 glorifie l'occupation des pays nord-africains est venu en tout cas compliquer les choses et signifier que le rapprochement entre les deux capitales n'est pas une mince affaire. Parce que le passif est très lourd qu'il faudra certainement beaucoup de temps pour pouvoir dépassionner les relations. Si sur le plan strictement économique, l'on assiste à un regain d'intérêt des entreprises de l'Hexagone à l'égard du marché algérien maintenant que la situation financière du pays s'est nettement améliorée, il n'en reste pas moins que le soutien politique de l'élysée doit dépasser l'aspect purement “affairiste” pour pouvoir, un jour, regarder l'Algérie autrement. S. T.